Quelques F-16 pour l’Ukraine dépendent du rythme de production des F-35

Dans un contexte de tensions accrues au Moyen-Orient, l’Ukraine cherche constamment à obtenir des ressources supplémentaires en armement de la part des États-Unis et de l’Europe. On craint de plus en plus que les pays occidentaux ne mettent de côté les besoins de l’Ukraine, dépassés par l’agitation qui règne au Moyen-Orient.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a laissé entendre que la Russie pourrait exploiter le conflit au Moyen-Orient pour affaiblir le soutien international à l’Ukraine. L’évaluation de Zelensky, décrite par Matthew Mpoke Bigg dans un article du New York Times du 10 octobre, exprime la crainte que la guerre entre Israël et le Hamas ne détourne l’attention de la lutte à Kiev.

En réponse à ces appréhensions, Zelensky s’est récemment rendu à Bruxelles, la capitale de la Belgique. Cette visite a coïncidé avec la réunion des chefs de la défense de l’OTAN et la réunion du conseil Ukraine-OTAN. Initialement, la délégation devait être conduite par le ministre de la défense.

Ludivine Dedonder, la ministre belge de la défense, a déclaré dans ce contexte que Kiev devrait recevoir les avions de combat belges F-16, mais seulement d’ici 2025. Elle a fait cette déclaration lors d’une émission sur la radio Bel RTL à Bruxelles.

Mme Dedonder a ajouté que le délai de livraison de ces avions à l’Ukraine dépendait de la date d’entrée en service des nouveaux chasseurs-bombardiers F-35 dans l’armée belge. Elle s’est toutefois abstenue de divulguer le nombre de F-16 qu’il est prévu de transférer à Kiev.

Avant cela, Mme Dedonder a eu un entretien téléphonique avec son homologue ukrainien, Rustem Umerov, au cours duquel la question de la livraison d’avions de combat a vraisemblablement été abordée.

L’intention des pays occidentaux d’équiper l’Ukraine en armes d’ici 2025 peut suggérer implicitement qu’ils pensent que le conflit peut durer. Par ailleurs, ils pourraient retarder leur décision sans faire savoir à Zelensky que la livraison des avions de combat reste incertaine et dépend de la trajectoire du conflit.

La commande belge comprend 34 chasseurs furtifs F-35, très secrets. La composante aérienne belge [BAC] exploite actuellement un arsenal de 43 F-16A/B multirôles.

L’armée de l’air belge s’appuie sur le F-16 A/B Block 15, la première modification majeure du F-16. Cette version actualisée est dotée de stabilisateurs horizontaux plus grands, de deux points d’appui supplémentaires à l’entrée du menton, d’un système radar AN/APG-66[V]2 amélioré et d’une plus grande capacité pour les points d’appui sous l’aile.

En outre, le Block 15 est équipé de la radio UHF sécurisée Have Quick II. Pour contrebalancer le poids supplémentaire des nouveaux points d’appui, les stabilisateurs horizontaux ont été augmentés de 30 %. Le dernier F-16 produit sous la variante Block 15, la plus répandue, a été livré à la Thaïlande en 1996.

En 2014, la Belgique a exécuté la mise à niveau obligatoire à mi-vie [MLU] du F-16A/B Block 15. Cette modification a incorporé le LN-260 à bord des systèmes de positionnement global et de navigation inertielle [GPS-INS], des récepteurs vidéo télécommandés IV [ROVER IV] et des émetteurs-récepteurs AN/APX-125.

Le paquet de modernisation comprenait également des KIV-78, un système de planification de mission conjointe [JMPS], un système de transport BRU-61/A et des émetteurs de réception AN/ARC-210[V] RT-1990[C] à ultra haute fréquence/très haute fréquence [UHF /VHF].

Avant de se rendre à Bruxelles, Zelensky a visité la Roumanie. Par la suite, Bucarest a accepté de former les pilotes ukrainiens à l’utilisation des avions de chasse F-16.

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