La présidence Trump pourrait-elle fragiliser l’accord australien sur les sous-marins AUKUS ?
Alors que l’alliance stratégique AUKUS entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie vise à renforcer la présence militaire dans la région indo-pacifique, l’arrivée possible d’une présidence Trump remet en question la stabilité de cet engagement crucial. Le partenariat prévoit notamment la fourniture de sous-marins nucléaires australiens, une avancée majeure dans la coopération de défense trilatérale.
Depuis son annonce en septembre 2021, AUKUS est perçu comme un pilier central de la stratégie occidentale face à la montée en puissance chinoise. Pour Canberra, ce partenariat représente une opportunité unique de moderniser sa flotte sous-marine, de renforcer sa capacité de dissuasion et d’assurer la sécurité maritime dans une zone hautement stratégique.
Cependant, des voix s’élèvent quant à l’impact possible de l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, dont les positions souvent imprévisibles sur les alliances internationales peuvent remettre en cause les engagements pris.
Un précédent de rupture de contrats
En 2019, l’annulation brusque par l’Australie d’un contrat avec la France pour des sous-marins conventionnels, au profit du projet AUKUS, avait suscité un important désaccord diplomatique. Ce précédent illustre la complexité et la sensibilité des accords militaires dans la région.
Si Donald Trump revenait à la Maison-Blanche, certains craignent une politique étrangère plus centrée sur une logique « America First », avec une possible réévaluation des alliances et des partenariats stratégiques. La cohérence et le maintien d’AUKUS pourraient alors être affectés, ce qui perturberait la coopération trilatérale et ralentirait le programme des sous-marins australiens.
Des enjeux géopolitiques majeurs
Le contexte global, marqué par les tensions croissantes entre les grandes puissances, notamment dans la région indo-pacifique, rend la stabilité de l’accord AUKUS d’autant plus cruciale. Sous la présidence Biden, les États-Unis affichent clairement leur volonté de contenir la progression chinoise, notamment par des initiatives comme AUKUS.
Le retour possible d’une administration Trump serait surveillé de près par Canberra et Londres, car toute incertitude pourrait provoquer un réajustement stratégique de l’Australie, y compris un possible renforcement des relations bilatérales avec d’autres partenaires ou un réexamen de sa politique de défense.
En conclusion, même si l’accord AUKUS représente une avancée significative dans la coopération militaire entre les trois nations, la présidence Trump pourrait, par sa nature imprévisible et son approche unilatérale, mettre en péril cet accord stratégique, avec des conséquences potentielles sur la sécurité régionale.