La Russie pourrait retarder les livraisons des S-400 à l’Inde jusqu’en 2026

La Russie envisagerait de repousser jusqu’en 2026 la livraison des systèmes de défense antiaérienne S-400 destinés à l’Inde, suscitant des inquiétudes quant à l’impact de ce retard sur les capacités stratégiques indiennes.

Selon plusieurs sources proches du dossier, Moscou justifierait ce délai par des contraintes liées à la production et à la réorganisation industrielle, notamment sous la pression des sanctions occidentales. Les livraisons, initialement prévues pour s’étaler jusqu’en 2023, pourraient ainsi être reportées de plusieurs années, affectant le calendrier du programme de modernisation des forces armées indiennes.

L’Inde avait passé commande en 2018 pour cinq batteries S-400, un système de missiles sol-air de longue portée capable d’intercepter des cibles aériennes à haute altitude avec une précision significative. Ce contrat, d’un montant d’environ 5,4 milliards de dollars, représente un saut qualitatif important pour New Delhi, qui cherche à renforcer sa posture défensive face aux menaces régionales, notamment depuis la Chine et le Pakistan.

Le report des livraisons risque de compliquer la stratégie indienne, d’autant que le S-400 devait constituer un élément clé du réseau intégré de défense aérienne et antimissile du pays. L’absence de ce système avancé pourrait temporairement réduire l’efficacité de la couverture aérienne stratégique indienne.

Du côté russe, la production des S-400 reste soumise à des défis importants : perturbations des chaînes d’approvisionnement, restrictions technologiques, et la nécessité de prioriser les exigences propres à la défense nationale russe dans un contexte de conflit prolongé en Ukraine.

Ce possible retard soulève également des questions sur l’avenir des relations militaires entre Moscou et New Delhi. Jusqu’ici, la coopération entre les deux pays sur des équipements majeurs a contribué à renforcer leur partenariat stratégique, mais la hausse des tensions internationales pourrait impacter cette dynamique.

En attendant, l’Inde doit poursuivre ses efforts pour diversifier son approvisionnement en systèmes d’armes et développer des capacités domestiques, afin de réduire sa dépendance aux fournisseurs extérieurs et d’assurer une autosuffisance durable dans son dispositif de défense.