L’Inde a investi environ 300 millions de dollars dans le développement conjoint du FGFA (Fifth Generation Fighter Aircraft) avec la Russie, un projet finalement remis en question. Ce partenariat stratégique, censé doter l’aviation indienne d’un avion de chasse de cinquième génération, marque aujourd’hui un tournant marqué par de nombreuses incertitudes.
Le FGFA, qui devait être l’adaptation indienne du Sukhoï Su-57 russe, a subi de nombreux retards et difficultés techniques depuis son lancement. Les divergences sur les spécifications du chasseur, ainsi que les priorités stratégiques différentes des deux pays, ont polarisé le projet. Malgré les efforts diplomatiques, le partenariat s’est enlisé, remettant en cause la pertinence de cet investissement.
Outre les aspects techniques, la complexité du transfert technologique reste un obstacle majeur. New Delhi souhaitait non seulement acquérir le FGFA, mais aussi obtenir la capacité de produire localement et d’intégrer des systèmes propres à ses besoins. La partie russe, quant à elle, a manifesté des réticences à partager certaines technologies sensibles, freinant tout progrès substantiel.
Par ailleurs, l’évolution rapide des capacités des autres aéronefs disponibles sur le marché international pose un défi supplémentaire. La montée en puissance des chasseurs américains de génération 5 comme le F-35, ainsi que le développement des aéronefs chinois, a conduit l’Inde à réévaluer ses choix stratégiques.
Au final, ce partenariat représente pour l’Inde un investissement coûteux qui n’a pas encore débouché sur un produit opérationnel, trahissant ainsi un pari risqué dans la coopération militaire avec la Russie. Les autorités indiennes envisagent désormais d’autres alternatives, y compris le renforcement de programmes nationaux comme le HAL AMCA ou l’importation d’avions occidentaux pour assurer la modernisation rapide de sa flotte.
Ce contexte souligne les défis habituels des projets de défense internationaux de haute technologie, où la convergence des intérêts politiques, industriels et militaires doit être parfaite pour garantir le succès. Le cas FGFA illustre la complexité de tels partenariats et les risques financiers liés aux développements conjoints d’armements sophistiqués.