La Chine populaire intensifie sa pression militaire autour de Taïwan en orchestrant des manœuvres visant à contrôler la première chaîne d’îles au large de la côte taïwanaise. Par des exercices combinant blocus et frappes simulées, l’Armée populaire de libération (APL) cherche à transformer le détroit de Taïwan en une véritable « mer intérieure », imposant ainsi sa domination stratégique dans cette zone sensible.
L’APL a récemment conduit une série d’opérations militaires majeures incluant des déploiements navals, aériens et des exercices de missiles balistiques visant la première chaîne d’îles, qui comprend notamment l’archipel des Pescadores et les îles Pratas. Ces îles, situées entre la Chine continentale et Taïwan, représentent une ligne de défense naturelle cruciale. En en prenant le contrôle effectif, Pékin renforce sa capacité à isoler Taïwan sur le plan maritime et aérien.
Les manœuvres simulant des frappes de précision ont été particulièrement remarquées : l’APL a mis en œuvre des tirs d’entraînement avec des missiles balistiques et des drones de surveillance pour tester ses capacités à neutraliser rapidement toute tentative d’intervention extérieure dans le détroit.
Cette stratégie vise à établir une zone de contrôle intégrale, rendant toute entrée dans le détroit complexe voire impossible sans risquer une confrontation militaire directe.
Selon des experts militaires, cette posture traduit une volonté claire de Pékin de faire passer l’espace maritime entourant Taïwan sous son entière domination, limitant ainsi la liberté de manœuvre des forces américaines et alliées dans cette région clé de l’Indo-Pacifique.
Le détroit de Taïwan, long d’environ 130 km, est une voie maritime majeure par laquelle transite une part significative du commerce international. En imposant ce blocus de fait via la première chaîne d’îles, la Chine renforcerait son levier géopolitique tout en bouleversant l’équilibre régional.
Cette intensification des tensions militaires s’inscrit dans le contexte plus large des ambitions chinoises visant à intégrer Taïwan dans un cadre géopolitique sous contrôle de Pékin, par la coercition plutôt que par la négociation.
Par ailleurs, l’APL continue d’équiper ses forces d’armes de précision et d’accroître la mobilité de ses unités navales et aériennes dans cette région frontalière, démontrant une montée en puissance constante de ses capacités stratégiques.
La communauté internationale suit ces évolutions avec vigilance, consciente que toute tentative d’isolement complet de Taïwan dans son détroit pourrait rapidement dégénérer en crise militaire majeure, susceptible d’entraîner un conflit à l’échelle régionale voire mondiale.
