Négociations au point mort : la Chine refuse les demandes pakistanaises de SSBN face au différend de Gwadar

Les négociations entre la Chine et le Pakistan concernant la fourniture de sous-marins nucléaires lanceurs de missiles balistiques (SSBN) sont au point mort. Pékin refuse de répondre favorablement aux demandes croissantes du Pakistan, qui cherche à renforcer sa capacité de dissuasion navale dans un contexte tendu autour du port stratégique de Gwadar.

Le différend autour de Gwadar, un point clé du corridor économique Chine-Pakistan, a compliqué les discussions militaires. Ce port pakistanais, situé sur la mer d’Oman, est un élément central de la Belt and Road Initiative (BRI) chinoise, mais il suscite des préoccupations en matière de souveraineté et de sécurité régionale.

Enjeux stratégiques majeurs

Le Pakistan recherche auprès de la Chine l’acquisition de SSBN afin d’assurer une capacité de second frappe nucléaire maritime, élément essentiel d’une stratégie de dissuasion crédible face à l’Inde. Toutefois, la Chine reste réticente à poursuivre la vente de ce type d’équipement délicat, craignant notamment des enjeux liés à la prolifération et à l’équilibre régional.

Selon des sources proches des négociations, la partie chinoise privilégie plutôt la fourniture de sous-marins conventionnels, moins sensibles sur le plan nucléaire, tout en poursuivant une coopération étroite dans le domaine de la défense sous-marine et des technologies connexes.

Retour de tensions régionales

Le différend autour de Gwadar alimente les tensions entre Islamabad et Pékin, en dépit de leur alliance stratégique historique. La souveraineté et la gestion du port, une porte d’entrée vers l’Océan Indien, restent des points de friction importants. Le contrôle partiel exercé par la Chine a ravivé les inquiétudes pakistanaises quant à la dépendance économique et militaire croissante envers Beijing.

Cette situation souligne plus largement les défis géopolitiques et stratégiques auxquels sont confrontés les acteurs de la région, où la rivalité indo-pakistanaise demeure un facteur déterminant, et où la Chine joue un rôle crucial en tant que fournisseur d’armement et partenaire économique.

Pour le Pakistan, la modernisation de sa flotte sous-marine avec des capacités nucléaires représente une étape clé dans sa stratégie de dissuasion face à ses voisins. Cependant, la prudence chinoise limite pour l’heure l’évolution de ces coopérations sensibles, reflétant la complexité des relations bilatérales mêlant défense, économie et enjeux géopolitiques.