La Chine s’apprête à lancer la construction du plus grand barrage hydroélectrique au monde sur le fleuve Brahmapoutre, un projet d’envergure qui suscite des inquiétudes géopolitiques dans la région.
Ce barrage massif, situé dans la province du Tibet, représente un élément clé de la stratégie énergétique chinoise visant à renforcer son approvisionnement en électricité renouvelable. Avec une capacité installée prévue de plusieurs gigawatts, ce complexe hydraulique dépassera en taille tous les barrages existants, dont le légendaire barrage des Trois Gorges.
Le fleuve Brahmapoutre, appelé Yarlung Tsangpo en Chine, traverse plusieurs pays d’Asie du Sud, notamment l’Inde et le Bangladesh, avant de rejoindre le golfe du Bengale. Le contrôle qu’exerce la Chine sur cette source majeure d’eau suscite des préoccupations sur les impacts en aval concernant la disponibilité de l’eau pour l’agriculture et l’approvisionnement en eau potable dans ces États voisins.
Par ailleurs, la construction de ce barrage marque une étape géostratégique importante, renforçant l’influence de Pékin dans la région du Haut Brahmapoutre, zone sensible aux tensions frontalières avec l’Inde. Ce projet pourrait également modifier le débit du cours d’eau, affectant la biodiversité et les écosystèmes riverains.
Les experts en hydraulique et en relations internationales surveillent de près cette initiative, qui illustre la montée en puissance de la Chine dans le domaine des infrastructures hydrauliques et la complexité des enjeux transfrontaliers liés aux ressources en eau.
Ce barrage s’inscrit dans une vaste politique chinoise visant à sécuriser ses ressources énergétiques tout en affirmant sa présence stratégique sur la scène asiatique. Les prochains mois seront déterminants pour observer l’impact de ce chantier sur la dynamique régionale et la coopération entre la Chine et ses voisins riverains du Brahmapoutre.