La Russie a recouru à des missiles Kh-55SM, conçus initialement pour le port d’ogives nucléaires, dans le cadre de ses frappes en Ukraine. Ces munitions, souvent qualifiées de « fausses ogives nucléaires » en raison de leur héritage stratégique, sont désormais utilisées dans un contexte de guerre conventionnelle.
Les Kh-55SM sont des missiles de croisière à longue portée, développés pendant la Guerre froide pour assurer la dissuasion nucléaire soviétique. Modernisés et adaptés, ils disposent d’une grande précision et peuvent parcourir plusieurs milliers de kilomètres. Le recours à cette arme par la Russie marque une évolution significative dans le conflit ukrainien, témoignant d’une utilisation étendue de systèmes initialement réservés à des rôles stratégiques).
Ce type de missile est propulsé par un turboréacteur, lui permettant une trajectoire horizontale et basse, difficile à détecter par les systèmes de défense anti-missiles. À l’origine, les Kh-55SM transportaient des charges nucléaires, mais dans ce contexte, ils sont équipés d’ogives conventionnelles.
Les frappes au moyen des Kh-55SM confirment la volonté russe d’accroître la portée et la puissance de feu dans sa campagne militaire, tout en exploitant des arsenaux auparavant peu utilisés. Elles posent également des défis nouveaux aux défenses ukrainiennes, nécessitant une adaptation rapide des capacités de détection et d’interception.
Cette démarche souligne aussi les tensions croissantes autour de la prolifération des armes stratégiques et la complexification du champ de bataille, où la distinction entre armement nucléaire et conventionnel s’estompe parfois dans la pratique militaire.