Pas de NGAD, pas de supercroisière pour le F-35 – le F-22 Raptor peut-il survivre ?

Le F-35 Lightning II, avion de chasse multirôle de cinquième génération, ne pourra atteindre la capacité de supercroisière – c’est-à-dire voler à haute vitesse sans utiliser de postcombustion – que si son successeur, le programme NGAD (Next Generation Air Dominance), voit le jour. Cette réalité soulève une question cruciale : le F-22 Raptor, autre fleuron de l’aviation américaine, pourra-t-il continuer à dominer les cieux dans ce contexte stratégique en évolution ?

La supercroisière, une capacité stratégique
La supercroisière est une fonctionnalité associée aux appareils de haute performance, permettant un vol rapide et efficace tout en conservant une faible signature radar grâce à l’absence de postcombustion, laquelle augmente la visibilité infrarouge et consomme énormément de carburant. Le F-22 Raptor possède cette capacité, un avantage tactique considérable face aux générations précédentes d’avions de combat. En revanche, le F-35, malgré ses avancées en matière de furtivité et de systèmes électroniques, ne peut pas encore rivaliser sur ce terrain.

Le rôle clé du NGAD
Le programme NGAD, conçu pour succéder aux F-22 dans la supériorité aérienne, vise à développer une nouvelle génération de chasseurs furtifs et ultra-performants. Il devrait combiner des technologies avancées comme la supercroisière, l’intelligence artificielle embarquée et des capacités de réseau intégrées pour faire face aux menaces émergentes, notamment celles posées par les forces aériennes russes et chinoises. Sans le NGAD, le F-35 restera limité et le F-22, plus ancien et produit en plus petit nombre, devra assurer une part importante de la supériorité aérienne américaine.

Le F-22 Raptor : un atout mais une longévité incertaine
Introduit au début des années 2000, le F-22 demeure technologiquement en avance grâce à sa furtivité, sa vitesse et sa maniabilité. Toutefois, sa production a été arrêtée prématurément, limitant le nombre d’appareils disponibles. Par ailleurs, le maintien en condition opérationnelle et la modernisation du Raptor deviennent des défis majeurs pour l’US Air Force, confrontée à des contraintes budgétaires et au vieillissement des structures. Sans un successeur clair et immédiatement opérationnel, il existe un risque que la supériorité aérienne américaine soit mise à rude épreuve, surtout dans le contexte de rivalités géopolitiques exacerbées.

Les implications stratégiques
Si le F-35 ne gagne pas la capacité de supercroisière, sa polyvalence ne suffira pas à compenser l’avantage de vitesse et d’autonomie que confère cette technologie. Dès lors, la permanence stratégique de l’US Air Force pourrait dépendre de la capacité à maintenir le F-22 en opération, voire de la rapidité avec laquelle le NGAD sera déployé. Le maintien de l’avantage technologique sur les adversaires comme la Chine, dont les programmes de chasseurs furtifs progressent rapidement, exige une innovation constante et une adaptation tactique. Cela souligne aussi l’importance des investissements dans la recherche et développement aéronautique et la modernisation des flottes existantes.

En conclusion, l’absence de supercroisière pour le F-35 sans le soutien du programme NGAD met en lumière les défis auxquels l’aviation de combat américaine doit faire face. Le F-22 Raptor reste un atout vital, mais sa pérennité s’avère incertaine. La prochaine décennie sera déterminante pour la préservation de la supériorité aérienne des États-Unis.