Lockheed Martin abandonne le développement de l’avion de chasse de sixième génération pour la Marine américaine. Le géant américain de l’aéronautique a annoncé son retrait du programme NGAD (Next Generation Air Dominance) destiné à équiper l’US Navy. Cette décision marque un tournant majeur dans la course à la supériorité aérienne future.
Lockheed Martin, leader historique dans la conception des avions militaires tels que le F-35 Lightning II, a récemment indiqué qu’il ne poursuivrait plus son engagement sur le NGAD navalisé. Ce programme vise à concevoir un avion de chasse de nouvelle génération, capable d’opérer depuis les porte-avions et doté de capacités furtives avancées, d’un système de propulsion innovant et d’une intégration poussée aux réseaux de combat.
La Marine américaine souhaite remplacer à terme ses F/A-18 Super Hornet par ce système aérien de combat nouvelle génération, qui devra répondre aux défis posés par les technologies émergentes des puissances rivales, notamment la Russie et la Chine. Ce projet ambitieux inclut également des capacités de combat collaboratif entre manned et unmanned, une avancée stratégique majeure.
Le retrait de Lockheed Martin laisse ainsi la porte ouverte à d’autres acteurs industriels américains ou à une possible réévaluation du programme par le Pentagone et l’US Navy. Lockheed Martin a toutefois précisé qu’elle continuerait à fournir un soutien technique aux systèmes existants et à participer à certains volets du NGAD, sans s’engager dans la conception complète de l’appareil.
Ce choix intervient dans un contexte de forte pression budgétaire et de priorisation des programmes, notamment dans un environnement géopolitique instable où la supériorité aérienne revêt une importance croissante pour les États-Unis. Le programme NGAD reste en développement avec un horizon 2030, mais la technologie et la définition finale de l’avion pourraient évoluer en conséquence.
Contexte stratégique et industriel :
Le NGAD fait partie d’une série d’initiatives américaines visant à renouveler la flotte aérienne militaire en intégrant les plus récentes avancées en matière de furtivité, d’intelligence artificielle, de systèmes de guerre électronique et de mobilité. Après avoir dominé le ciel avec le F-35 sur plusieurs décennies, l’US Navy cherche à conserver cet avantage face à des adversaires qui intensifient leurs capacités aéronautiques et antimissiles.
Le retrait de Lockheed Martin pourrait redistribuer les cartes de la compétition industrielle, notamment en faveur de Boeing, traditionnellement très impliqué dans les programmes navals. Il souligne aussi la complexité croissante de développer simultanément un avion performant, résistant aux nouvelles menaces et adapté aux contraintes spécifiques des opérations embarquées.