Plusieurs pays européens équipés de chasseurs F-35 expriment leurs inquiétudes face à la politique américaine sous la présidence de Donald Trump, qui pourrait limiter leur utilisation opérationnelle. Ces États redoutent que des décisions unilatérales de Washington entravent la pleine exploitation de ces avions de combat de cinquième génération.
Les forces aériennes européennes qui ont investi dans le Lockheed Martin F-35 Lightning II, appareil réputé pour sa furtivité et ses capacités avancées en matière de guerre électronique, craignent désormais que leur engagement opérationnel soit influencé par les choix stratégiques de Washington.
Cette préoccupation découle notamment de la méfiance instaurée par la politique étrangère et militaire américaine ces dernières années, marquée par quelques prises de position du président Trump suggérant une possible restriction ou un contrôle accru de l’utilisation des équipements américains à l’étranger. Plusieurs responsables militaires européens évoquent en privé leur crainte de ne pas pouvoir exploiter pleinement le potentiel des F-35 en cas de crise majeure.
Les pays concernés, tels que le Royaume-Uni, l’Italie, les Pays-Bas, la Norvège ou encore la Pologne, avaient déjà engagé des programmes coûteux pour intégrer ces avions dans leurs forces armées. Ces appareils sont au cœur de leur modernisation opérationnelle et cybersécuritaire.
La dépendance technologique vis-à-vis des États-Unis et la nécessité d’obtenir l’aval de Washington pour certains logiciels ou pièces sensibles sont au cœur de ce débat, d’autant que le F-35 fonctionne avec un système intégré de gestion des informations tactiques régulièrement mis à jour depuis l’US Air Force.
Les experts soulignent que cette situation illustre l’enjeu plus large de souveraineté stratégique européenne et pose la question de la diversification des approvisionnements en matériels de défense. Certains analystes militaires appellent à renforcer les capacités de production européenne indépendante.
Pour l’heure, aucune mesure concrète n’a été annoncée par les États concernés, mais ces inquiétudes pourraient influencer les futures commandes et la collaboration militaire au sein de l’OTAN, notamment en matière d’interopérabilité et de partage des données sensibles.