Le président turc Recep Tayyip Erdogan a vivement critiqué la décision des États-Unis d’exclure la Turquie du programme du chasseur F-35, au profit de l’Inde. Cette annonce intervient dans un contexte de tensions diplomatiques croissantes autour des partenariats stratégiques et industriels militaires.
Lors d’une récente déclaration, Erdogan a qualifié cette exclusion de « décision injuste et politiquement motivée ». Il a rappelé que la Turquie était un partenaire clé du programme F-35, contribuant notamment à la production de composants essentiels pour l’appareil. « Nous avons été un acteur engagé et fiable dans ce projet, il est décevant de constater que nos efforts sont désormais ignorés, » a-t-il souligné.
Les États-Unis ont justifié ce choix par la volonté d’intégrer l’Inde, désormais considérée comme un allié stratégique majeur dans la région indo-pacifique. Ce changement reflète une réorientation géopolitique visant à renforcer les liens avec New Delhi en réponse à la montée en puissance de la Chine.
La Turquie, de son côté, a dénoncé cette décision comme une forme de sanction liée à l’acquisition par Ankara du système de défense russe S-400, objet d’une controverse majeure avec Washington. Ce système avait déjà conduit à la suspension de la livraison des F-35 commandés par la Turquie.
Ce désengagement dans le programme F-35 se traduit par une perte importante pour l’industrie de défense turque, qui alimentait en pièces détachées les chaînes d’assemblage américaines. Par ailleurs, Ankara cherche désormais à accélérer ses projets d’avions militaires nationaux, notamment avec le développement du chasseur TF-X, afin de réduire sa dépendance technologique.
En arrière-plan, cette crise illustre la complexité des relations transatlantiques et le défi que représente la diversification des alliances militaires au XXIe siècle. La Turquie, membre de l’OTAN, poursuit une politique étrangère de plus en plus autonome, ce qui suscite des tensions avec certains alliés occidentaux.
