Le président colombien Gustavo Petro a choisi le chasseur Gripen suédois pour moderniser l’aviation militaire de son pays, en écartant l’option du F-16 américain. Cette décision marque un tournant dans la politique d’acquisition de matériel de défense, en privilégiant une plateforme européenne réputée pour sa polyvalence et ses coûts d’exploitation maîtrisés.
Une modernisation stratégique des forces aériennes
Face au vieillissement de sa flotte aérienne, la Colombie cherchait un appareil capable de renforcer significativement ses capacités de défense aérienne et d’opérations multirôles. Le choix du Gripen, produit par Saab, répond à ces critères grâce à ses performances en supériorité aérienne, missions d’attaque au sol et reconnaissance. En comparaison, le F-16, un classique de l’aviation militaire américaine, avait longtemps été pressenti mais finalement écarté.
Le président Petro a souligné que ce choix découle également d’une volonté d’indépendance technologique et de diversification des partenariats en matière de défense, une tendance croissante dans la région latino-américaine. Le Gripen est reconnu pour une intégration facilitée des équipements nationaux et une maintenance moins coûteuse, des atouts majeurs pour un pays avec des ressources limitées.
Outre ses capacités militaires, le Gripen offre un avantage logistique important grâce à sa consommation de carburant plus basse et une empreinte opérationnelle réduite, ce qui correspond aux priorités environnementales et budgétaires affichées par Bogota.
Contexte régional et enjeux géopolitiques
La Colombie fait face à divers défis sécuritaires, notamment la menace persistante de groupes armés non étatiques et la nécessité de protéger ses frontières extérieures. Renforcer l’aviation militaire avec des avions modernes comme le Gripen permettra d’améliorer la surveillance aérienne et la réactivité face aux crises.
Ce choix s’inscrit aussi dans un contexte géopolitique marqué par la rivalité des grandes puissances pour l’influence en Amérique latine, où les équipements militaires jouent un rôle clé. En optant pour le Gripen, la Colombie s’éloigne partiellement de la traditionnelle dépendance envers les États-Unis en matière d’armement, tout en diversifiant ses alliances.
Le gouvernement colombien devrait finaliser prochainement les détails du contrat avec Saab, qui inclut la fourniture des avions, un programme de formation des pilotes et le soutien technique à long terme. La phase de livraison est prévue pour le milieu des années 2020, permettant ainsi une transition progressive vers une force aérienne modernisée et capable de répondre aux défis actuels et futurs.