Une « réponse irrationnelle » pourrait déclencher une guerre nucléaire entre Inde et Pakistan, selon des documents déclassifiés américains

Une escalade incontrôlée entre l’Inde et le Pakistan pourrait rapidement dégénérer en conflit nucléaire, révèle une analyse américaine récemment déclassifiée. Ces documents mettent en lumière le risque élevé qu’une « réponse irrationnelle » à une attaque conventionnelle soit interprétée comme une menace atomique, déclenchant ainsi une guerre dévastatrice entre les deux puissances nucléaires du sous-continent.

Selon ces rapports issus d’agences gouvernementales américaines, la dynamique stratégique entre Islamabad et New Delhi reste particulièrement fragile en raison de plusieurs facteurs. Tout d’abord, la nature asymétrique des forces militaires engagées et la politique nucléaire respective de chaque pays, combinées à un climat de méfiance et d’incertitudes sur les intentions adverses, créent un terrain propice aux erreurs de calcul.

Les documents rappellent qu’en cas d’attaque conventionnelle significative, le commandement militaire pakistanais pourrait estimer nécessaire d’employer des armes nucléaires tactiques en guise de « dissuasion ». Cette démarche, jugée « irrationnelle » par les analystes américains, repose sur la crainte que les forces indiennes puissent rapidement infliger une défaite majeure, notamment dans la région contestée du Cachemire. Cependant, une telle réponse pourrait être perçue par New Delhi comme le déclenchement d’une guerre nucléaire totale.

La déclassification souligne également les limites des systèmes de commandement et de contrôle, qui pourraient compliquer la prise de décisions rationnelles en situation d’urgence. La pression du temps, la désinformation et l’ambiguïté des signaux reçus dans une crise aiguë augmentent considérablement le risque d’une escalade incontrôlée.

Ces conclusions s’inscrivent dans un contexte déjà tendu, marqué par plusieurs affrontements frontaliers récents et des discours politiques enflammés. L’Inde et le Pakistan, chacun doté de l’arme nucléaire depuis respectivement 1974 et 1998, ont maintenu une posture stratégique fondée sur la dissuasion, mais sans pour autant éliminer la possibilité d’un conflit armé.

Enfin, les documents suggèrent que des efforts diplomatiques renforcés et des mécanismes de communication directe pourraient être cruciaux pour réduire ce risque. Le maintien d’un dialogue ouvert, ainsi que la transparence sur les doctrines nucléaires respectives, sont présentés comme des voies essentielles pour éviter que des « réponses irrationnelles » ne conduisent à une catastrophe nucléaire dans la région.