Malgré un contrat majeur avec les États-Unis, les ambitions de l’Arabie Saoudite d’acquérir le chasseur furtif F-35 semblent désormais compromises. Ce revers intervient dans un contexte géopolitique et sécuritaire complexe où Riyad cherche à moderniser ses forces aériennes face aux menaces régionales.
Le F-35 Lightning II, avion de chasse multirôle de cinquième génération développé par Lockheed Martin, est l’un des équipements militaires les plus avancés au monde, offrant des capacités de furtivité, de supériorité aérienne et d’attaque au sol. L’Arabie Saoudite, engagée dans une vaste restructuration et modernisation de ses forces armées, avait placé de grands espoirs dans l’acquisition de cet appareil afin de renforcer sa puissance aérienne.
Pourtant, bien qu’un important contrat ait été signé avec les États-Unis visant à fournir du matériel de défense performant à Riyad, l’accès au F-35 reste toujours bloqué par des restrictions politiques et sécuritaires. Washington semble réticent à autoriser la vente du F-35 à l’Arabie Saoudite, invoquant notamment des préoccupations liées à la sécurité régionale et au risque de transfert technologique sensible.
Ce refus impacte directement les ambitions saoudiennes, notamment dans le cadre du renforcement de leur dissuasion face à l’Iran et aux insurgés houthis au Yémen. De plus, il complique la stratégie de Riyad qui cherche à s’affirmer comme un acteur majeur dans la région du Golfe en s’appuyant sur une armée modernisée et technologiquement avancée.
Les capacités actuelles des forces aériennes saoudiennes reposent principalement sur des plateformes héritées des décennies passées telles que les F-15, qui demeurent performants mais moins avancés que le F-35 en termes de furtivité et de connectivité numérique. Le maintien d’un parc d’avions plus anciens limite ainsi la possibilité de faire face efficacement aux menaces asimétriques et à la guerre électronique dans la région.
Par ailleurs, la difficulté d’obtenir le F-35 vient aussi souligner les tensions politiques persistantes entre Washington et Riyad, malgré leurs liens stratégiques historiques. Les États-Unis restent prudents quant à leur soutien militaire direct à l’Arabie Saoudite, notamment après les critiques internationales liées à l’intervention saoudienne au Yémen et les questions sur les droits de l’homme.
Cette situation pourrait pousser l’Arabie Saoudite à diversifier ses partenariats militaires, notamment en se tournant vers d’autres fournisseurs, comme la Russie ou la Chine, bien que ces alternatives ne proposent pas des programmes équivalents en termes de technologies furtives et intégrées.
En somme, alors que le contrat américain avec l’Arabie Saoudite témoigne d’une coopération stratégique importante, les espoirs de Riyad de disposer rapidement du F-35 s’éloignent progressivement, reflétant un équilibre délicat entre ambitions militaires, contraintes politiques et enjeux sécuritaires dans la région du Golfe.