Pakistan, Turquie et Azerbaïdjan renforcent leur alliance stratégique contre l’Inde

Le Pakistan, la Turquie et l’Azerbaïdjan resserrent leurs liens stratégiques face à ce qu’ils perçoivent comme une menace commune venue de l’Inde. Cette trilatérale vise à renforcer leur coopération militaire, économique et diplomatique afin de contrer l’influence croissante de New Delhi dans la région.

Lors d’une récente rencontre à Bakou, les trois pays ont affirmé leur volonté d’accroître leurs échanges en matière de renseignement, de coopération militaire et de développement d’infrastructures communes. Cette alliance est aussi portée par des affinités culturelles et religieuses, ainsi que par des enjeux géopolitiques partagés.

« Notre partenariat stratégique est essentiel pour maintenir l’équilibre régional », a déclaré un haut responsable pakistanais. Le Pakistan, qui entretient des relations tendues avec l’Inde notamment à propos du Cachemire, considère cette coopération comme un moyen d’éviter l’isolement face à l’Inde, désormais puissance montante en Asie du Sud.

Pour la Turquie, cet axe tripartite s’inscrit dans sa politique d’expansion diplomatique et militaire vers le Caucase et l’Asie centrale, héritage de sa vision neo-ottomane. Ankara y voit une opportunité d’étendre son influence en accompagnant notamment l’Azerbaïdjan dans la consolidation de ses capacités de défense après le conflit du Haut-Karabakh en 2020.

Quant à l’Azerbaïdjan, il bénéficie depuis plusieurs années d’un partenariat militaire accru avec la Turquie, qui a fourni un appui logistique et technologique significatif. Par ailleurs, Bakou entretient des rapports fluctuants avec la Russie et cherche à diversifier ses alliances pour sécuriser sa souveraineté régionale.

Au sein de cette alliance, l’un des axes majeurs reste le développement d’exercices militaires conjoints et le partage d’expertises en matière de cyberdéfense et de guerre électronique. Cette coopération doit également soutenir des projets d’infrastructures énergétiques et de transport, renforçant le corridor reliant l’Asie centrale à la Méditerranée.

Cette dynamique tripartite intervient dans un contexte régional marqué par des rivalités prolongées entre l’Inde et le Pakistan, ainsi que par l’instabilité dans le Caucase du Sud. Elle illustre une nouvelle configuration géopolitique où Ankara, Islamabad et Bakou tissent des synergies pour peser face aux puissances régionales et globales.