Chine : « Les discours de Poutine sont des excuses, il veut la terre de l’Ukraine »

Il est clairement établi que les forces russes ont subi d’importantes pertes d’équipement sur les lignes de front ukrainiennes. De nombreuses photos et vidéos du champ de bataille en témoignent sans équivoque. Ces pertes ont entraîné une diminution du nombre de chars et de véhicules de combat d’infanterie disponibles pour l’armée russe au combat, ainsi que de lourdes pertes d’artillerie.

Une analyse approfondie du média chinois Sohu, publiée samedi, détaille les conséquences de la guerre en cours en Ukraine, qui dure depuis plus de 18 mois. Mais ce n’est là qu’un côté de la médaille. L’autre côté dépeint une image différente, selon la surveillance continue de Sohu ; la force globale de l’armée russe semble être sur une trajectoire ascendante. La référence de Sohu renvoie à la dernière décision du ministère russe de la Fédération d’augmenter les effectifs de l’armée de 170 000 hommes.

Si l’on se penche sur la raison d’être de cette expansion militaire, on constate que la « force de défense stratégique » ne cesse d’élargir son champ d’action. Elle est considérée comme une réponse mesurée à la position agressive des activités de l’OTAN.

La vérité qui dérange

Les analystes estiment que le principal motif de l’expansion militaire de la Russie est de compenser les pertes significatives en matière d’armement technique, avec l’intention de s’appuyer sur la supériorité humaine pour gagner ou maintenir la guerre.

En ce qui concerne les menaces pour l’OTAN, le discours du président russe Vladimir Poutine et sa vision d’une « Grande Russie » sont perçus comme de simples rationalisations, affirme Sohu. Cela fait écho au lancement de l' »opération militaire spéciale ». Ce qui est au cœur des aspirations du Kremlin, c’est l’expansion territoriale, un motif profond que certains préfèrent passer sous silence.

Pas de budget, des dépenses militaires

La signature du président Vladimir Poutine, associée à l’approbation du Conseil de la Fédération de Russie et de la Douma d’État russe – les chambres haute et basse du parlement, respectivement – ouvre la voie à un tournant économique intéressant. L’année prochaine, la Russie prévoit d’allouer un tiers de son budget fiscal à ses affaires militaires, en particulier à l’industrie militaire.

Les coûts spécifiques qui seront compensés restent incertains. Ce qui est clair, en revanche, c’est que l’économie russe est en train de changer. Elle devient progressivement très dépendante de son armée ou, pour le dire simplement, se « militarise ».

Tout en continuant à aider l’Ukraine, l’Occident tente de déstabiliser l’économie russe. Toutefois, cela ne se fera pas du jour au lendemain et prendra du temps. Comme l’a déclaré le sous-secrétaire d’État américain à l’énergie, M. Piatt, « le gouvernement américain vise à réduire de moitié les revenus pétroliers et gaziers de la Russie, en espérant atteindre cette étape d’ici la fin de la décennie en cours ».

L’argent russe gelé

L’utilisation des fonds russes gelés pour aider l’Ukraine semble possible, mais le processus ne sera pas immédiat. Comme le rapporte Bloomberg, les principaux pays membres de l’UE – l’Allemagne, la France, l’Italie, la Belgique et le Luxembourg – préconisent une réflexion patiente avant de se précipiter pour utiliser les avoirs russes gelés dans le cadre des efforts de redressement de l’Ukraine.

Le plan prévoit que la Commission européenne présentera des propositions visant à imposer des taxes sur plus de 200 milliards d’euros d’actifs gelés de la banque centrale russe. Cette approche vise à soutenir le processus de redressement de l’Ukraine.

Propagande et répression

De plus en plus de ressources sont consacrées à des « opérations militaires spéciales ». Le gouvernement russe est un exemple clair de cette tendance, puisqu’il consacre un tiers de son budget aux dépenses militaires. Cette allocation laisse moins de fonds pour stimuler la croissance économique et fournir des avantages sociaux à la population russe.

Il est intéressant de noter que le sentiment public ne semble pas refléter une forte opposition à cette situation. Les sondages suggèrent qu’une majorité de Russes sont soit nonchalants à l’égard du conflit en cours, soit carrément partisans du Kremlin. Moins de 20 % des personnes interrogées ont exprimé leur désapprobation à l’égard de la guerre. Malgré l’effet étouffant de la propagande et de la répression, le Kremlin bénéficie d’un soutien important de la part de ses citoyens.

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