La France commence à fournir à l’Ukraine 3 000 obus de 155 mm par mois

Paris s’apprête à tripler ses livraisons mensuelles d’obus de 155 mm à l’Ukraine à partir de 2024. Actuellement, la livraison mensuelle s’élève à 1 000 obus d’artillerie.

« Au début de l’année, nous expédiions 1 000 munitions par mois à l’Ukraine. Mais à l’aube de l’année prochaine, nous devrions passer à 3 000 unités », a annoncé Sébastien Lecorneau, ministre français des Armées. Ces propos éclairants ont été tenus lors de sa grande interview au célèbre journal Le Progrès.

M. Lecorneau a également souligné l’engagement de la France en faveur de la cause ukrainienne en révélant que la France avait formé environ 6 000 militaires ukrainiens, en mettant l’accent sur les stratégies de combat au sol.

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Récupération des SPH

Le ministre français de la Défense a récemment affirmé que les 18 obusiers automoteurs Caesar, consacrés à l’assistance à l’Ukraine depuis le début de leur conflit, devraient être restaurés et venir renforcer l’artillerie française.

Dans une interview accordée au Progres, Sébastien Lecorneau, ministre français des Armées, a révélé que 18 nouvelles unités d’artillerie automotrices de 155 mm Caesar devraient arriver pour les forces françaises en 2024. Ces unités visent à remplacer celles qui ont été envoyées en Ukraine.

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M. Lecorneau a fait remarquer que la cadence de production des canons automoteurs Caesar a connu une hausse depuis le début du conflit en Ukraine. « Nos efforts de fabrication sont passés de deux à quatre unités par mois à six, et nous prévoyons de produire huit unités d’ici 2024 », a-t-il déclaré.

En outre, il a affirmé que cette production amplifiée permettra non seulement de répondre à nos engagements en matière d’exportation, mais aussi de récupérer les dépenses liées aux 18 installations d’artillerie envoyées en Ukraine d’ici 2024. Il a également indiqué que les premiers canons automoteurs devraient être livrés aux forces françaises ce mois-ci.

Qu’est-ce que la France a donné d’autre à l’Ukraine ?

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La France a transporté des canons automoteurs Caesar et des systèmes antiaériens Crotale vers l’Ukraine. Cette cargaison comprenait également des véhicules blindés et des chars à roues légères AMX-10 RC, ce qui a permis de renforcer considérablement les ressources militaires de Kiev.

En outre, au cours des derniers mois de guerre, la France a apporté un soutien indéfectible à l’Ukraine en lui fournissant un large éventail d’armements. Il s’agit notamment des missiles antichars Milan, des systèmes portables de défense aérienne Mistral et des systèmes de défense aérienne franco-italiens SAMP/T, communément appelés Mamba.

La hausse des prix

On ne sait pas encore combien le triplement de la fourniture d’obus de 155 mm à l’Ukraine coûtera aux contribuables et aux dirigeants français. Mais, à l’instar de la production hispano-allemande de ce type de projectile, le prix a triplé, comme nous l’avons signalé au début du mois.

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Rheinmetall, un titan de la défense allemande, a récemment révélé l’attribution d’un autre contrat par le gouvernement allemand. Ce contrat concerne la fabrication de munitions d’artillerie.

Selon les termes du contrat, la production comprend plus de 100 000 pièces de munitions de 155 mm, réalisées par Expal, une société que Rheinmetall a rachetée à l’Espagne en novembre 2022.

L’annonce de la société concernant le contrat met particulièrement l’accent sur les « plus de 100 000 » unités. En outre, elle a mis l’accent sur le DM121 – un développement récent dont la production n’a commencé qu’en 2017.

Photo : Defense Here

La gamme « millions d’euros »

D’ici la fin de l’année 2022, environ 62 000 munitions de ce type auront été produites. La Bundeswehr a dû payer 3,4 mille euros pour chaque pièce comme stipulé dans leur contrat 2019, marquant le coût du produit innovant.

Les informations contractuelles récemment publiées donnent un aperçu du coût actuel des munitions de 155 mm. Rheinmetall a indiqué un chiffre de l’ordre de « cent millions d’euros ».

Ces chiffres suggèrent que le contrat actuel pourrait impliquer un coût estimé à environ 500 millions d’euros pour 100 000 munitions de 155 mm. Même une estimation prudente de 400 millions d’euros pour les 100 000 obus impliquerait un coût de 4 000 euros par obus.

Tendance à l’escalade rapide

Il est intéressant de noter que ce chiffre dépasse non seulement les prix de référence avant le début des opérations à grande échelle, mais aussi les prix après le 24 février 2022. À titre d’exemple, Rheinmetall a conclu un accord en décembre 2022 pour 10 000 munitions L15 de 155 mm avec un pays non divulgué, à un taux de 3,3 milliers d’euros par unité.

Cette analyse suggère une tendance à l’augmentation rapide du coût des obus d’artillerie. Cette spirale haussière devrait se poursuivre jusqu’à ce que la production augmente suffisamment pour répondre à l’explosion de la demande, ce qui entraînera une nouvelle hausse des prix.

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