La marine pakistanaise pourrait intégrer le groupe restreint des puissances sous-marines nucléaires d’ici 2028, selon un haut responsable militaire. Cette évolution marquerait un jalon stratégique majeur pour le Pakistan, renforçant significativement sa capacité de dissuasion maritime face aux enjeux régionaux.
Le commodore Rashid Mehmood, porte-parole de la marine pakistanaise, a affirmé que le pays travaille activement au développement d’un sous-marin à propulsion nucléaire. « Nous visons à achever cette capacité d’ici 2028 », a-t-il déclaré, précisant que ce projet s’inscrit dans le cadre d’une modernisation plus large des forces navales.
Selon lui, cette nouvelle génération de sous-marins permettra à la marine pakistanaise d’assurer un second volet de dissuasion nucléaire, via une composante sous-marine capable d’opérer en profondeur pendant de longues périodes, tout en garantissant mobilité et furtivité accrues dans la région de l’océan Indien.
Actuellement, le Pakistan dispose déjà de sous-marins conventionnels diesel-électriques, notamment de classe Agosta, offerts par la France dans les années 1990. Toutefois, l’acquisition d’un sous-marin nucléaire serait un saut qualitatif important, comparable à celui des autres puissances régionales comme l’Inde, qui possède depuis 2016 un sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE).
La maîtrise de la propulsion nucléaire sous-marine requiert des capacités technologiques avancées, tant dans le domaine des réacteurs que dans celui de la conception des coques résistantes aux pressions abyssales. Le Pakistan a confirmé avoir intensifié ses partenariats et échanges technologiques, notamment avec des pays disposant de tels savoir-faire.
Cette initiative s’inscrit dans un contexte géopolitique tendu, marqué par les rivalités militaires entre Islamabad et New Delhi. Le renforcement de la flotte sous-marine pakistanaise dotée d’armes nucléaires offrirait à Islamabad un levier stratégique supplémentaire dans une région où la compétition pour la suprématie maritime est croissante.
Enfin, le projet souligne également une volonté d’autonomie accrue en matière de défense, traduisant les ambitions technologiques et militaires du Pakistan dans le domaine maritime. Le délai annoncé de 2028 indique que le programme est encore en phase de développement mais bénéficie d’un soutien politique et institutionnel fort.