La marine américaine procède actuellement à une refonte high-tech d’un programme de surveillance datant de l’époque de la guerre froide et destiné à repérer les sous-marins hostiles.
La mise à jour du système intégré de surveillance sous-marine vise à moderniser l’énorme réseau de capteurs sous-marins, afin de mieux repérer les sous-marins, mais aussi les drones marins et d’autres nouveaux systèmes d’armes de haute technologie. Cette nouvelle, d’abord rapportée par Reuters, intervient alors que l’armée américaine s’efforce de mettre en place des installations défensives et des systèmes d’alerte dans l’ensemble du Pacifique.
Le système original remonte au milieu du XXe siècle, avec une série de câbles sous-marins destinés à repérer les sous-marins ennemis. Le système de surveillance sonore (Sound Surveillance System), comme on l’appelait alors, a été mis en place dans les années 1950, mais il s’est développé, avec un nouveau nom, au fur et à mesure que la marine ajoutait des sonars sous-marins sur ses navires. Dans les années 1980, l’IUSS comprenait non seulement les capteurs, mais aussi un réseau de près de trois douzaines de stations de surveillance où le personnel de la marine analysait les données pour repérer les sous-marins, principalement les sous-marins soviétiques.
Selon Reuters, les nouvelles améliorations apportées à l’IUSS comprennent des capteurs sous-marins et spatiaux capables de détecter les sous-marins ainsi que leurs fréquences radio. En outre, des programmes d’intelligence artificielle seront utilisés pour analyser plus rapidement les données fournies par les capteurs. Conformément aux plans plus larges de la marine visant à utiliser des navires et des appareils sans équipage, des drones marins patrouilleront également dans les eaux, avec leurs propres capteurs embarqués.
Il s’agit de la dernière mesure prise par l’armée américaine pour renforcer ses capacités dans le Pacifique. Elle a notamment étendu ses installations dans des sites tels que Guam et les Philippines, et a abandonné les navires de combat littoraux au profit de navires plus grands, capables d’effectuer des missions d’égal à égal. Ces améliorations sont en partie dues aux inquiétudes suscitées par le développement naval de la Chine, mais aussi à la manière dont les drones et les tactiques sous-marines ont été utilisés avec succès pour mener des attaques dans le cadre de la guerre en Ukraine, note Reuters.
Selon Reuters, les États-Unis prévoient de vendre à l’Australie certains des capteurs et équipements utilisés pour les mises à niveau de l’IUSS pour ses propres systèmes de suivi et d’alerte.
On ne sait pas exactement où en est le processus de révision de la marine ni quand il devrait être terminé.
L’existence de l’IUSS a été déclassifiée en 1991, à la fin de la guerre froide, des décennies après sa création. Cependant, une grande partie des rouages internes et des détails de ses opérations sont restés secrets. Au fil des ans, la technologie sous-marine a évolué, rendant les anciens systèmes plus difficiles à repérer les sous-marins potentiellement hostiles. Ces mises à jour sont censées résoudre le problème.
Le réseau de capteurs a récemment été utilisé pour une raison très différente. En juin, lors de la disparition du submersible Titan, dont l’implosion a ensuite été confirmée, tuant les cinq personnes à bord, les capteurs de l’IUSS ont détecté le bruit de l’implosion au moment où elle s’est produite.
