La Russie contrôle les drones Shahed en Ukraine via l’application Telegram

La Russie exploite l’application Telegram pour prendre le contrôle des drones Shahed en Ukraine. Ces appareils, d’origine iranienne, sont utilisés dans le conflit ukrainien, mais les forces russes ont trouvé un moyen de les piloter à distance grâce à un vecteur de communication inhabituel.

Les drones Shahed, déployés essentiellement par les forces russes, sont des véhicules aériens sans pilote (UAV) de type suicide, conçus pour des frappes précises. Initialement développés en Iran, leur capacité à frapper des cibles stratégiques à moyenne distance a suscité une attention particulière dans le cadre du conflit ukrainien.

La découverte majeure réside dans l’utilisation de l’application de messagerie sécurisée Telegram comme interface de commande. Des experts en cybersécurité et des analystes du renseignement ont révélé que la Russie contrôle et oriente ces drones par le biais de cette plateforme, détournant ses fonctions pour les intégrer au système de guidage des UAV.

L’exploit repose sur le fait que Telegram, largement utilisée en Ukraine et dans la région, est exploitée comme canal de communication entre les opérateurs et les drones Shahed. Cette méthode permet une gestion à distance plus flexible et moins détectable par les dispositifs de guerre électronique occidentaux, qui ciblent habituellement les communications radio traditionnelles.

Cette utilisation de Telegram constitue une innovation dans le domaine des systèmes d’armes connectés. Elle reflète une adaptation tactique complexe aux contraintes du champ de bataille numérique. En jouant avec les protocoles numériques et les applications grand public, les forces russes augmentent l’efficacité opérationnelle et compliquent la défense électronique ukrainienne.

La manœuvre souligne également les risques liés à l’exploitation de plateformes en ligne grand public pour des applications militaires. Elle rappelle que les outils numériques actuels présentent un double tranchant, capables à la fois d’améliorer la communication civile, mais aussi d’être détournés comme instruments de guerre.

Ce type d’interface ouvre des perspectives inédites en matière de guerre cyber et drone, annonçant une nouvelle ère où le renseignement, la cybersécurité et le contrôle des armements convergent. Il s’agit d’un signal fort concernant l’importance croissante des affects numériques dans la stratégie militaire contemporaine.