La Turquie a récemment confirmé la livraison de ses drones de combat avancés Bayraktar Akinci à la Somalie, une opération qui a provoqué une réaction négative de la part des États-Unis. Ce transfert de technologie militaire sensible marque une étape majeure dans l’engagement turc en Afrique de l’Est, mais soulève des préoccupations quant à l’équilibre régional et la sécurité.
Les drones Bayraktar Akinci représentent l’une des dernières générations de drones tactiques développés par la Turquie. Pesant près de 5 tonnes et dotés d’une autonomie de plusieurs dizaines d’heures, ces appareils sont capables d’effectuer des missions de surveillance, de reconnaissance ainsi que des frappes de précision. Leur livraison à la Somalie illustre la volonté d’Ankara de soutenir ses alliés stratégiques par un transfert de capacités militaires avancées.
Selon des sources officielles turques, ce partenariat vise à renforcer la lutte contre les groupes terroristes actifs dans la Corne de l’Afrique, notamment Al-Shabaab, et à contribuer à la stabilité régionale. Toutefois, Washington s’est exprimé avec réserve. Les responsables américains craignent que la présence de drones combatifs sophistiqués en Somalie ne déstabilise davantage une région déjà ponctuée de conflits et n’affecte les efforts internationaux pour maintenir la paix.
Les États-Unis, traditionnellement l’un des principaux partenaires de sécurité en Somalie, ont souligné le risque que ces équipements puissent tomber entre de mauvaises mains ou être exploités à des fins non conformes aux intérêts occidentaux. Ce désaccord illustre par ailleurs les divergences de vision entre Ankara et Washington sur la gestion des crises sécuritaires en Afrique de l’Est et la place à accorder aux équipements militaires avancés dans les stratégies locales.
Depuis le début des années 2010, la Turquie a accru son influence en Afrique, combinant assistance économique, formation militaire et coopération sécuritaire, notamment en Somalie et au Somaliland. La fourniture des drones Akinci s’inscrit dans cette dynamique et témoigne d’une politique étrangère axée sur un rôle plus affirmé dans la défense et la projection stratégique.
Ce contexte accentue les tensions géopolitiques autour du contrôle des flux d’armes, des technologies de pointe et des alliances militaires dans une zone cruciale pour le commerce maritime mondial et la lutte contre le terrorisme. Les livraisons turques démontrent également la montée en puissance des industriels et systèmes turcs dans le domaine des forces armées, qui s’imposent désormais sur le marché international, parfois au détriment des alliances traditionnelles.