Le chasseur chinois de 6e génération BaiDi relancerait-il le programme NGAD américain ?

Alors que la Chine dévoile progressivement les caractéristiques de son futur chasseur de 6e génération, nommé BaiDi, le programme NGAD (Next Generation Air Dominance) américain pourrait retrouver un nouvel élan. Ce projet chinois, ambitieux et technologiquement avancé, interroge les experts et stratèges militaires sur l’avenir de la supériorité aérienne mondiale.

Le BaiDi, vitrine technologique de Pékin

Le BaiDi, souvent désigné comme le démonstrateur de chasseur chinois de 6e génération, intègre des avancées majeures en matière de furtivité, de propulsion et d’intelligence artificielle. Conçu pour surpasser les capacités actuelles des chasseurs de 5e génération tels que le F-35 ou le J-20, il vise à offrir à l’Armée populaire de libération une supériorité aérienne durable.

Ce futur appareil devrait combiner des capacités furtives accrues, une avionique ultrasophistiquée ainsi qu’une connectivité étendue avec d’autres plateformes, notamment des drones, pour former un système de combat intégré. La propulsion, probablement basée sur des moteurs à poussée vectorielle ou de nouvelle génération, promet d’améliorer les performances en vitesse et agilité, tout en réduisant la signature thermique.

Conséquences pour le programme NGAD américain

Face à cette montée en puissance chinoise, le NGAD, programme de l’US Air Force visant à développer un chasseur de 6e génération capable de remplacer le F-22, pourrait voir sa dynamique renforcée. Lancé dans les années 2010, mais confronté à des défis techniques et financiers, il était perçu récemment comme souffrant de délais et d’incertitudes.

Le dévoilement et la progression rapide du BaiDi ravivent les appels à accélérer les efforts de développement et d’industrialisation du NGAD. En effet, la compétition stratégique aérienne entre les États-Unis et la Chine met en lumière la nécessité cruciale de maintenir un avantage technologique et opérationnel.

Le NGAD doit non seulement intégrer des innovations en matière de furtivité, de réseaux de capteurs et d’armes, mais aussi anticiper les évolutions du combat aérien, notamment l’usage massif de l’intelligence artificielle et des systèmes autonomes. La réponse américaine reposera ainsi sur une combinaison de nouvelles plates-formes pilotées et de drones associés, pour un concept de forces aériennes réparties et interconnectées.

Un enjeu géostratégique majeur

La rivalité sino-américaine dans le domaine des technologies aéronautiques de pointe reflète plus largement la compétition pour la suprématie militaire mondiale. Le développement simultané de chasseurs de 6e génération illustre les ambitions des deux puissances à dominer les espaces aériens stratégiques sur plusieurs décennies.

Dans ce contexte, le BaiDi ne représente pas seulement un défi technologique, mais un signal politique fort, témoignant de la volonté chinoise de s’imposer sur les théâtres opératoires majeurs. Pour les États-Unis, il s’agit d’un appel à la vigilance et à l’innovation permanente afin de garantir la sécurité nationale et le libre accès aux espaces aériennes internationaux.

Le développement du BaiDi et la relance du NGAD s’inscrivent ainsi dans une dynamique de rivalité qui pourrait redessiner les doctrines et les équipements des forces aériennes mondiales dans un futur proche.