Le Maroc pourrait-il acquérir des F-35 américains en réponse à l’accord algéro-russe sur le Su-57 ?

Face à l’accord récent entre l’Algérie et la Russie pour l’acquisition d’avions de combat Sukhoï Su-57, le Maroc pourrait-il envisager de répondre par l’achat de chasseurs furtifs américains F-35 ? Cette question soulève des enjeux majeurs dans la dynamique militaire et stratégique de la région nord-africaine.

Le Su-57 est un appareil de cinquième génération conçu pour assurer la supériorité aérienne grâce à ses capacités furtives, son armement avancé et son avionique de pointe. L’accord algéro-russe signé vise à renforcer considérablement la puissance aérienne de l’Algérie, avec un impact direct sur l’équilibre militaire régional.

De son côté, le Maroc, allié traditionnel des États-Unis, dispose déjà d’une flotte moderne comprenant des avions de combat F-16 et des drones de dernière génération. L’acquisition de F-35, chasseur multifonctions de cinquième génération développé par Lockheed Martin, offrirait un avantage technologiquement significatif. Cet avion combine furtivité avancée, capacités de guerre électronique, et intégration réseau, ce qui en fait une plateforme redoutable sur le plan tactique.

Plusieurs facteurs conditionnent toutefois une telle décision :

  • Les relations diplomatiques et militaires avec les États-Unis : L’obtention des F-35 dépend d’un accord bilatéral complexe, où les États-Unis évaluent non seulement les capacités financières mais aussi les implications géopolitiques du transfert de technologie sensible.
  • Les besoins stratégiques du Maroc : Le royaume doit peser ses priorités en matière de défense, notamment en fonction des menaces régionales, y compris la montée en puissance de ses voisins et les tensions persistantes au Sahara occidental.
  • Le contexte économique : Le coût d’acquisition et d’entretien des F-35 est élevé, ce qui suppose un engagement financier conséquent sur plusieurs années.

À ce jour, aucun signe officiel ne laisse entendre que le Maroc aurait entamé des négociations pour les F-35. Toutefois, en termes d’équilibre militaire, l’actualisation de sa flotte aérienne avec un avion de cinquième génération semble être une option envisagée sur le long terme. Cela pourrait s’inscrire dans une démarche visant à répondre à l’amélioration des capacités aériennes algériennes et renforcer sa position stratégique dans une région marquée par des rivalités géopolitiques intenses.

En définitive, la décision d’acquérir des F-35 serait lourde de conséquences et dépendrait d’un faisceau complexe d’éléments mêlant diplomatie, stratégie militaire et considération économique. La course aux technologies de pointe dans l’armée de l’air nord-africaine illustre à quel point les savoir-faire des grandes puissances influencent aujourd’hui les équilibres régionaux.