Dans le Global Soft Power Index 2023 récemment publié, le Royaume-Uni a conservé sa deuxième place sur la liste.
Le soft power, qui mesure la capacité d’un pays à influencer les résultats internationaux sans recourir à la force, en grande partie grâce aux échanges culturels, au dialogue et à la coopération, est devenu un aspect de plus en plus crucial des relations internationales.
Les résultats obtenus sur les huit « piliers du soft power », à savoir les affaires et le commerce, la gouvernance, les relations internationales, la culture et le patrimoine, les médias et la communication, l’éducation et la science, les personnes et les valeurs, ainsi que l’avenir durable, contribuent tous à l’évaluation globale.
Le rapport, publié par Brand Finance, est disponible ici.
La réputation de la Russie se dégrade, ce qui entraîne une baisse du classement.
L’Ukraine brille par l’amélioration la plus significative de son « soft power ».
Les trois premières puissances restent constantes : Les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Allemagne.
Le Japon devance la Chine pour une place dans le top 5.
Les Émirats arabes unis font leur entrée dans le top 10, ce qui constitue une avancée significative pour le pays.
Les pays nordiques progressent, en grande partie grâce à la perception de la durabilité.
L’Amérique latine et l’Afrique subsaharienne ne sont pas représentées dans le top 30.
Le Sri Lanka souffre, subissant la chute la plus importante à la suite d’une crise.
Les États-Unis conservent leur position dominante, s’adjugeant la première place avec un score de 74,8. Le Royaume-Uni et l’Allemagne suivent de près, occupant respectivement les deuxième et troisième places. Toutefois, le changement le plus notable dans le top 5 est l’ascension du Japon, qui remplace la Chine.
Les Émirats arabes unis se distinguent cette année en entrant pour la première fois dans le top 10, ce qui témoigne de l’accroissement de leur influence mondiale et de leurs capacités en matière de pouvoir d’influence.
Une autre observation remarquable est l’absence de pays d’Amérique latine et d’Afrique subsaharienne dans le top 30, ce qui soulève des questions sur la dynamique régionale du soft power.
L’entrée du Royaume-Uni est la suivante :
« L’ère élisabéthaine : Au Royaume-Uni, l’année 2022 marquera la fin d’une époque. Le décès de la reine Élisabeth II à l’âge de 96 ans, après 70 ans de règne, a ébranlé la nation. Dans le même temps, la couverture médiatique intense de la période de deuil et les funérailles spectaculaires de la monarque, auxquelles ont assisté les dirigeants du monde entier, ont rappelé au monde les plus grands atouts de la Grande-Bretagne en matière de puissance douce.
Le Royaume-Uni a défendu sa deuxième position dans l’indice cette année, avec une augmentation de +2,4 points à 65,8, enregistrant des augmentations dans un certain nombre d’attributs, allant des « bonnes relations avec les autres pays » (en hausse de 7 rangs) au « style de vie attrayant » (en hausse de 5 rangs). L’année dernière restera également dans l’histoire britannique pour ses trois premiers ministres.
Après la chute du gouvernement de Boris Johnson à la suite du « Partygate », Liz Truss a accédé au pouvoir aussi rapidement qu’elle l’a perdu au profit de Rishi Sunak, devenant ainsi le premier ministre britannique dont le mandat a été le plus court. Si la réputation globale du pays n’a pas été entamée, la perception du Royaume-Uni comme « politiquement stable et bien gouverné » a reculé par rapport à d’autres pays (moins 10 rangs). »
Le « soft power » est essentiel pour que les nations puissent atteindre leurs objectifs de manière pacifique. Il permet aux pays d’établir et d’entretenir des relations, même avec des nations qui, au départ, pourraient être craintives ou antagonistes.
Outre l’avantage diplomatique, le soft power est un outil que les pays peuvent utiliser pour attirer les investissements étrangers, stimuler le commerce, revigorer le tourisme et attirer les talents internationaux, ce qui se traduit par la création d’emplois et la croissance économique.
David Haigh, Chairman and CEO, Brand Finance, said:
« Alors que notre monde devient de plus en plus interconnecté, il est de plus en plus difficile de trouver un équilibre entre l’économie et la société.
« Alors que notre monde devient de plus en plus interconnecté et globalisé, l’importance du Soft Power dans les affaires internationales ne peut être surestimée. L’utilisation du soft power est devenue une composante essentielle de la politique étrangère des nations du monde entier, qui cherchent à établir des relations positives avec d’autres pays, à promouvoir leurs valeurs et leurs intérêts et à atteindre leurs objectifs stratégiques par des moyens non coercitifs.
Cela est d’autant plus important que certains pays utilisent la force militaire pour imposer leur volonté à d’autres nations. Ce rapport annuel sur le soft power couvre la capacité d’influencer les autres par l’attraction ou la persuasion plutôt que par la coercition. Il englobe un large éventail d’outils, notamment les affaires et le commerce, la gouvernance, les relations internationales, la culture et le patrimoine, les médias et la communication, l’éducation et la science, le caractère de la nation et la promotion de ses valeurs. Cette année, nous nous intéressons également de plus près à la durabilité environnementale.
Le soft power permet aux pays de façonner les perceptions et les attitudes des autres nations, d’instaurer la confiance et la coopération et de promouvoir leurs propres intérêts sans recourir à la force militaire. L’un des principaux avantages du soft power est qu’il permet aux pays d’atteindre leurs objectifs par des moyens pacifiques. Contrairement au pouvoir dur, qui repose sur la force militaire et la coercition, le pouvoir doux permet aux nations de gagner les cœurs et les esprits par le dialogue, les échanges culturels et la coopération. Il peut s’avérer particulièrement efficace pour établir des relations avec des pays qui peuvent être méfiants ou hostiles à l’égard de sa propre nation. En faisant preuve de bonne volonté et en promouvant les intérêts mutuels, les pays peuvent instaurer la confiance et créer un environnement international plus stable et plus pacifique. Un autre aspect important du soft power est sa capacité à favoriser le développement économique et la prospérité. Les pays peuvent tirer parti du soft power pour attirer les investissements étrangers, renforcer le commerce, promouvoir le tourisme et inviter les talents.
Tous ces éléments peuvent contribuer à créer des emplois et à stimuler la croissance économique dans les deux pays partenaires. Cependant, le soft power n’est pas sans défis ni limites. Il nécessite des investissements importants dans les domaines de l’éducation, de la culture et de la diplomatie, et ne donne pas toujours des résultats immédiats. En outre, les initiatives de soft power peuvent être sapées par des politiques ou des actions nationales perçues comme hypocrites ou incompatibles avec les valeurs promues. En outre, le soft power peut ne pas être suffisant pour relever certains défis, tels que le terrorisme, qui peuvent nécessiter l’utilisation de la puissance dure. Malgré ces défis, l’importance du soft power dans les affaires internationales ne peut être ignorée. Dans un monde où le pouvoir est de plus en plus défini par des facteurs intangibles tels que la réputation, l’influence et les valeurs, le soft power est devenu un outil essentiel pour atteindre les objectifs stratégiques et promouvoir la coopération internationale.
Il appartient aux décideurs politiques, aux diplomates et aux citoyens de reconnaître le potentiel du soft power et d’investir dans les outils nécessaires pour l’utiliser efficacement. Ce n’est qu’en adoptant le soft power que nous pourrons construire un monde plus pacifique, plus prospère et plus juste pour nous-mêmes et les générations futures. Rejoignez-nous, ainsi que de nombreux experts mondiaux de la puissance douce, pour examiner les opportunités et les risques à venir ».
