Le Sud global exclu du Conseil de sécurité : 5 pays imposent leur volonté aux 188 autres

Le Conseil de sécurité de l’ONU continue de refléter un pouvoir restreint et déséquilibré, où cinq pays dominent malgré l’opposition croissante des 188 autres membres. Ce déséquilibre met en lumière l’exclusion persistante du Sud global dans les décisions clés en matière de paix et de sécurité internationales.

Depuis sa création en 1945, le Conseil de sécurité des Nations unies est composé de 15 membres, dont 5 permanents bénéficiant d’un droit de veto : les États-Unis, la Russie, la Chine, la France et le Royaume-Uni. Ces cinq pays imposent leur volonté sur les questions de sécurité mondiale, souvent au détriment des préoccupations et des intérêts des nations du Sud global, majoritaires parmi les 193 États membres de l’ONU.

Les voix des 188 autres membres, en grande majorité issus d’Afrique, d’Amérique latine, d’Asie et d’Océanie, restent largement marginalisées face à ce qu’ils considèrent comme une structure obsolète. Ces pays dénoncent une gouvernance internationale figée, peu représentative des réalités géopolitiques actuelles. Malgré plusieurs tentatives de réforme, notamment par l’élargissement du Conseil et la suppression du droit de veto, le statu quo prévaut.

Les conséquences de cette configuration sont nombreuses. Elle limite la capacité des pays en développement à participer pleinement aux décisions qui affectent directement leur sécurité et leur développement. Cette dynamique freine également la résolution efficace des conflits et la gestion des crises internationales, car les intérêts des membres permanents ne convergent pas toujours avec ceux des régions les plus vulnérables.

Par ailleurs, cette situation alimente un sentiment de frustration et parfois de défiance vis-à-vis des institutions multilatérales, renforçant ainsi les logiques bilatérales ou régionales qui fragmentent davantage l’ordre mondial.

Les discussions sur la réforme du Conseil de sécurité restent un sujet central des débats internationaux. Plusieurs pays du Sud global appellent à une représentation équitable, illustrée par des candidatures de nations comme l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud ou le Nigeria. Ces États revendiquent un poids proportionnel à leur population, leur contribution aux opérations de maintien de la paix et leur rôle économique croissant.

En dépit de ces appels, toute modification requiert l’accord des membres permanents, ce qui paraît difficile tant que ceux-ci estiment que leur position est stratégique pour la stabilité internationale.

Le maintien du statu quo au Conseil de sécurité souligne ainsi les tensions profondes entre un système international ancré dans l’après-guerre et les aspirations d’un ordre mondial plus inclusif, reflétant réellement la diversité des nations.