Les dépenses britanniques en matériel de défense provenant de Chine ont connu une augmentation notable de 24% au cours de la dernière année, révélant une tendance paradoxale au sein du secteur militaire du Royaume-Uni. Cette progression soulève des questions quant à la dépendance technologique vis-à-vis de fournisseurs étrangers, notamment dans un contexte géopolitique tendu.
Selon les derniers chiffres publiés, le montant total des acquisitions dans des entreprises chinoises, tant pour les équipements que pour les composants nécessaires aux forces armées britanniques, a largement dépassé celui observé l’année précédente. Cette hausse significative intervient alors que le gouvernement britannique intensifie ses efforts pour renforcer sa souveraineté industrielle, principalement dans les secteurs stratégiques.
Cette situation s’explique par plusieurs facteurs : la compétitivité des coûts proposés par les fournisseurs chinois, la complexité des chaînes d’approvisionnement mondiales et le caractère technologique avancé de certains produits disponibles sur le marché asiatique. Par exemple, la fourniture de matériaux semi-conducteurs et d’équipements électroniques sophistiqués, indispensables à la défense cybernétique et aux systèmes de commandement et contrôle, demeure largement dominée par quelques acteurs chinois.
Cependant, cette augmentation interroge aussi sur les risques potentiels en matière de sécurité nationale. En effet, le recours accru à des fournisseurs chinois peut exposer les forces armées à des vulnérabilités, qu’il s’agisse d’espionnage industriel ou d’interruptions dans l’approvisionnement en cas de tensions diplomatiques.
Des experts en géopolitique et en sécurité militaire soulignent la nécessité d’une stratégie équilibrée, visant à diversifier les sources d’approvisionnement tout en stimulant l’innovation et la production locales. “La sécurisation des chaînes d’approvisionnement est cruciale pour la résilience des forces armées britanniques”, rappelle ainsi un responsable du secteur de la défense.
Dans ce contexte, Londres pourrait être amené à renforcer ses investissements dans les industries nationales de défense et à resserrer les contrôles sur les acquisitions de technologies sensibles.
