Les enjeux d’une seconde présidence Trump pour l’industrie européenne de la défense

Le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis s’inscrirait dans un contexte géopolitique complexe pour l’industrie européenne de la défense. Entre pressions protectionnistes, réajustements des partenariats transatlantiques et enjeux en matière de partenariats stratégiques, cette éventualité comporte des défis majeurs pour les acteurs européens du secteur.

Depuis l’élection de Donald Trump en 2016, l’industrie européenne de la défense a dû faire face à une posture américaine souvent marquée par une volonté de privilégier les intérêts industriels nationaux.
Le slogan « America First » s’est traduit par une augmentation des barrières commerciales, une remise en cause des accords de coopération sur certaines technologies sensibles et une pression renforcée sur les pays alliés pour augmenter leur contribution financière à la défense commune.

En cas de second mandat, ces tendances pourraient s’amplifier. Les industriels européens devront s’adapter à un environnement marqué par :

  • Une politique commerciale plus ferme imposant des règles plus strictes sur les exportations et la collaboration technologique avec les États-Unis.
  • Une possible révision des accords bilatéraux et multilatéraux dans le domaine de la défense, notamment ceux qui concernent le partage de données sensibles.
  • Une exigence accrue de montée en charge des financements européens dans la défense, avec une pression sur les gouvernements pour qu’ils augmentent leurs budgets militaires.

Par ailleurs, la relance d’une posture américaine plus isolationniste pourrait favoriser un recentrage de l’industrie européenne sur ses marchés internes et sur une ambition d’autonomie stratégique renforcée.
Dans ce contexte, des programmes européens comme le Système de combat aérien futur (SCAF) ou le programme de drone de combat européen gagnent en importance, avec une volonté de réduire la dépendance aux technologies américaines et d’assurer une meilleure maîtrise des capacités clés.

Dans ce cadre, les industriels devront également composer avec un cadre réglementaire européen en pleine évolution, destiné à favoriser la consolidation du secteur et à stimuler l’innovation. Ces enjeux nécessitent une coordination renforcée entre États membres et une stratégie industrielle cohérente pour améliorer la compétitivité globale.

En résumé, une seconde présidence Trump pourrait compliquer les relations transatlantiques en matière de défense, accentuer les tensions commerciales et pousser l’industrie européenne vers une plus grande autonomie stratégique. Cette situation présente à la fois des risques et des opportunités pour les entreprises européennes qui devront relever le défi d’un environnement international incertain.