Les groupes terroristes kashmiri se requalifient en « résistance » politique, à l’image du Hamas

Les groupes militants du Cachemire adoptent désormais une rhétorique politique inspirée par le Hamas, cherchant à se présenter comme une « résistance » légitime plutôt que comme de simples organisations terroristes.

Depuis plusieurs années, les groupes armés actifs dans la région du Cachemire, territoire disputé entre l’Inde et le Pakistan, ont modifié leur discours et leur stratégie médiatique. En effet, ces mouvements, historiquement classés comme terroristes par New Delhi et la communauté internationale, tentent aujourd’hui de se repositionner en acteurs politiques engagés dans une lutte de libération.

Cette évolution s’inscrit dans un changement tactique visant à gagner en légitimité sur la scène internationale et à mobiliser un soutien populaire plus large. À l’image du Hamas palestinien, désormais reconnu par certains États comme un mouvement politique et social, les groupes cachemiris revendiquent une dimension politique à leur combat, insistant sur le terme de « résistance » face à ce qu’ils décrivent comme une occupation militaire indienne.

Les conséquences géopolitiques de ce repositionnement

Ce glissement discursif complique la situation sécuritaire dans la région, alors même que New Delhi poursuit une politique de fermeté, notamment depuis le retrait du statut spécial du Jammu-et-Cachemire en 2019. L’Inde maintient une forte présence militaire sur place, justifiant ses opérations par la nécessité de combattre le terrorisme. Toutefois, la nouvelle rhétorique des groupes insurgés vise à remettre en question cette lecture du conflit, en le présentant comme une lutte pour l’autodétermination.

Experts et analystes estiment que cette évolution pourrait influencer la perception internationale, en particulier dans un contexte où la polarisation géopolitique autour du Cachemire reste forte.

Une communication inspirée du Hamas

Les groupes cachemiris ont adopté plusieurs éléments clés de la communication politique du Hamas, notamment :

  • La revendication explicite d’un statut politique et populaire légitime ;
  • La mise en avant d’une résistance « patriotique » face à une « occupation » militante ;
  • Le recours à une rhétorique mobilisatrice tournée vers la défense de droits fondamentaux et la justice sociale.

Ce changement reflète une volonté de s’imposer au-delà du seul cadre armé, cherchant à peser dans le débat politique régional et international.

En définitive, la nouvelle stratégie des groupes militants cachemiris souligne la complexité croissante du conflit local et les défis pour la sécurité régionale. La présentation de ces organisations comme des acteurs de « résistance » politique, et non comme de simples groupes terroristes, pourrait modifier les approches des États et des acteurs internationaux confrontés à cette crise.