Paris va devoir trouver une nouvelle mission pour ses MQ-9 Reaper du 33e Escadron de surveillance, de reconnaissance et d’attaque (ESRA) de l’armée de l’air française. Ils ont déjà quitté l’espace aérien africain du Niger après la fin officielle de l’opération Barkhane.

L’idée d’envoyer des drones pour de nouvelles missions au-delà des territoires maritimes fait son chemin parmi les législateurs français. La région indo-pacifique est le plus souvent citée comme destination possible.
Les experts militaires estiment qu’il est tout à fait possible que le MQ-9 français participe à des missions conjointes de leurs partenaires, alors que les États-Unis et l’Australie renforcent sérieusement leurs missions de surveillance, en particulier autour de la Chine.
Toutefois, les drones ne sont pas les seuls à pouvoir être déployés dans la région indo-pacifique. Selon Raids Aviation, il est tout à fait possible de déployer également des avions légers de surveillance et de reconnaissance VADOR.
En août, la base aérienne de Cognac en France a accueilli deux drones AAE VADOR [un troisième ayant été commandé en 2020] dans ses locaux. Ces drones ont été affectés à l’escadron 4/33 « Périgord ». Ce mouvement stratégique vise à établir un centre de renseignement en temps réel, propulsant la synergie et l’expérience collaborative parmi les équipages de drones Reaper du 33e Escadron de surveillance, de reconnaissance et d’attaque.
L’inspiration derrière la création de nouvelles missions de drones remonte à un projet de loi de programmation militaire qui a été récemment abordé en France. C’est au cours de cette discussion que le chef d’état-major de l’AAE, le général Stefan Mill, a émis l’idée de déployer un drone de moyenne altitude et de longue endurance (MALE) dans les territoires et communautés d’outre-mer.
Un récent rapport du député Jean-Michel Jacques apporte des précisions sur les projets des forces aérospatiales [AAE]. Actuellement, la flotte comprend 12 drones MQ-9 Reaper, dont certains ont été mis à niveau au standard Block 5.
En ce qui concerne l’avenir des opérations Reaper, M. Jacques a répondu aux questions de la presse en déclarant : « Les conditions d’exploitation du Reaper sont appelées à évoluer puisque le déploiement du drone Reaper en Polynésie est un sujet actuellement en discussion », citant une observation du général Yves Metayer, chef d’emploi à l’état-major de l’armée de terre, au cours d’une récente audition.
Mais en attendant, le prochain théâtre d’opération du MQ-9 Reaper français pourrait être le Levant pour y effectuer des missions ISR [intelligence, surveillance, reconnaissance] au profit de l’opération Chammal. Autrement dit, en plus de la région indo-pacifique, Paris envisage également le Moyen-Orient comme lieu potentiel pour les prochaines missions de drones. D’autant plus qu’un des 12 drones est déjà déployé sur la base aérienne [BAP] H5 prévue en Jordanie.
Appelée opération Chammal, une initiative militaire des Français a été lancée à la fois en Irak et en Syrie. La mission visait à stopper l’expansion de l’État islamique d’Irak et du Levant et à soutenir l’armée irakienne. Le nom de l’opération, « Chammal », se traduit par Shamal en français et désigne un vent du nord-ouest qui s’élève au-dessus de l’Irak et des États du golfe Persique.
Les Français ont commencé les frappes aériennes au-dessus de l’Irak le 19 septembre 2014, avec une extension à la Syrie à la fin du mois de septembre 2015. Dans un premier temps, cette opération française s’est limitée à des frappes aériennes. François Hollande, le président français, a assuré qu’aucune troupe au sol ne serait engagée dans le conflit.
Le Jean Bart, une frégate française, a apporté son soutien à la Commander Task Force 50 [CTF 50] de la marine américaine en servant d’escorte.
Le 14 novembre 2015, ISIS a revendiqué les attentats terroristes de Paris, survenus la veille, comme des représailles à l’opération Chammal. La France a réagi en intensifiant ses opérations contre le groupe islamiste, ce qui a entraîné le déploiement de ressources supplémentaires.