L’Inde organise son premier événement dédié au renforcement des capacités dans le domaine du contrôle du commerce stratégique en Asie-Pacifique, marquant une étape importante dans la coopération régionale en matière de sécurité et de non-prolifération.
Du 22 au 26 février 2024, New Delhi a accueilli un atelier international visant à renforcer les compétences des pays asiatiques dans la surveillance et le contrôle du commerce des technologies à double usage et des matériaux à vocation militaire. Cette initiative fait partie d’un effort plus large pour limiter la diffusion d’armes de destruction massive et leur technologie, tout en assurant la conformité aux régimes internationaux de contrôle des exportations.
L’atelier a rassemblé des représentants des agences gouvernementales, des douanes, des forces armées et des services de renseignement de plusieurs pays de la région Asie-Pacifique. L’objectif était de partager des bonnes pratiques, d’harmoniser les procédures de contrôle et de renforcer la coopération transfrontalière face aux défis posés par le commerce illicite d’armes, les transferts non autorisés de technologies sensibles et la cybermenace associée.
Les participants ont notamment étudié les mécanismes de mise en œuvre des différentes conventions internationales, comme le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), le Régime de contrôle de la technologie des missiles (MTCR) et la Convention sur les armes chimiques (CAC). Des experts indiens et étrangers ont souligné l’importance d’une surveillance rigoureuse des chaînes d’approvisionnement complexes et de la formation continue des personnels chargés du contrôle aux frontières et dans les administrations.
Cette action s’inscrit dans la stratégie de l’Inde pour renforcer sa capacité à sécuriser ses propres installations sensibles et à soutenir ses partenaires régionaux, contribuant ainsi à la stabilité régionale dans un contexte géopolitique marqué par des tensions croissantes. Le pays espère ainsi devenir un centre de référence pour la coopération en matière de maîtrise des exportations stratégiques dans l’aire Asie-Pacifique.
Au-delà du volet technique, cette réunion a également favorisé un dialogue politique accru entre les États participants, créant un cadre pour des échanges réguliers et une coordination renforcée face aux menaces émergentes, notamment dans les domaines du cyberespace et des nouvelles technologies militaires.