L’Inde rejette la nouvelle dénomination chinoise de lieux dans l’État frontalier de l’Arunachal

Le gouvernement indien a fermement rejeté la récente décision de la Chine de renommer plusieurs lieux dans l’État frontalier de l’Arunachal Pradesh, un territoire que les deux pays revendiquent depuis longtemps. Cette initiative de Pékin ravive les tensions dans une région déjà marquée par des différends territoriaux complexes.

Dans une déclaration officielle, New Delhi a qualifié cette démarche de « provocation unilatérale » et de violation du statu quo sur le terrain. L’Arunachal Pradesh, administré par l’Inde, est disputé par la Chine, qui le désigne sous le nom de « Tibet méridional » et considère certaines parties comme faisant partie de sa région autonome du Tibet.

Les autorités chinoises ont récemment diffusé une carte modifiée intégrant de nouveaux noms chinois pour plusieurs localités stratégiques de l’Arunachal Pradesh, y compris des zones proches de la ligne de contrôle réelle (LAC), la frontière de facto entre les forces indiennes et chinoises.

Cette démarche intervient dans un contexte déjà tendu, quelques mois après les affrontements militaires entre soldats indiens et chinois dans les secteurs disputés du Ladakh, dans le nord-ouest, et alors que les différends territoriaux du nord-est restent sensibles.

En réponse, l’Inde a réaffirmé sa souveraineté sur l’ensemble de l’Arunachal Pradesh, rappelant que cette région est intégralement sous son administration depuis des décennies. New Delhi a également souligné qu’aucune action unilatérale ne modifiera sa position sur les frontières.

Ce conflit diplomatique souligne la complexité des relations sino-indiennes et leur héritage colonial, sources de différends frontaliers récurrents. L’Arunachal Pradesh, avec ses vastes zones montagneuses et sa position géostratégique, reste un enjeu majeur dans la compétition entre ces deux puissances asiatiques.

Les observateurs internationaux estiment que ce genre de manœuvres symboliques par la Chine vise à conforter ses revendications territoriales et à peser sur le dialogue bilatéral, déjà marqué par une méfiance profonde. Pour l’Inde, il s’agit de maintenir fermement son contrôle et son influence dans la région, clé pour sa sécurité nationale et ses intérêts stratégiques.