Moscou : « Nous envoyons chaque jour 15 000 tonnes de munitions et de carburant au front ».

Le ministre russe de la défense, Sergei Shoigu, a déclaré aux sénateurs que jusqu’à 10 000 à 15 000 tonnes de munitions et de carburant étaient livrées chaque jour aux forces armées de la Fédération de Russie dans la zone d’opérations spéciales.

À l’invitation de M. Shoigu, la présidente du Conseil de la Fédération, Valentina Matviyenko, et la commission de la défense et de la sécurité du Conseil de la Fédération ont organisé une retraite au ministère russe de la défense.

Le ministre a attiré l’attention des sénateurs sur l’ampleur des tâches que les forces armées russes doivent accomplir au cours de l’opération militaire spéciale.

Qu’a dit Shoigu ?

« Pour comprendre l’ampleur de la tâche, il faut savoir que nous livrons chaque jour 1,5 millier de tonnes d’eau aux forces armées, et ce n’est que de l’eau potable. Nous traitons environ 350 tonnes de linge par jour. Il faut donc comprendre que tout cela ne se passe pas en un seul endroit. Cela se passe sur une immense ligne de front qui, si on la considère dans son ensemble, s’étend sur plus de 1 000 km », a souligné M. Shoigu.

Il a également noté que « tout cela, bien sûr, doit être géré, en livrant jusqu’à 10 000 pièces par jour aux forces armées et jusqu’à 15 000 tonnes de différents types de matériel par jour. Il s’agit de munitions et de carburant. Tout ce qui concerne la réparation et l’entretien des équipements.

L’industrie est la clé

M. Shoigu a également souligné l’importance des problèmes que l’industrie résout. « Il est impossible de ne pas parler de ce que notre industrie et l’industrie des régions font. Nous pouvons donner de nombreux exemples, des exemples très frappants où des jeunes qui n’avaient rien à voir avec l’industrie de la défense ont augmenté et encouragé la production en l’espace d’un mois », a noté le ministre.

À la fin de la réunion, Mme Matvienko a remercié M. Shoigu pour le travail commun et a souligné le caractère constructif de la réunion.

La Corée du Nord dans le jeu

De nouveaux éléments sont apparus indiquant une livraison importante d’obus d’artillerie de la Corée du Nord à la Russie. En particulier, le compte Ukraine Weapons Tracker, anciennement actif sur Twitter et désormais actif sur le réseau social X, a divulgué des photos montrant des obus de 122 mm et de 152 mm. Cette divulgation suscite des interrogations sur l’ampleur et l’intensité de la coopération entre ces pays.

Le média estonien ERR.ee a rapporté qu’Ants Kiviselg, le chef du centre de renseignement des forces de défense estoniennes, a affirmé que la Fédération de Russie avait reçu 350 000 unités de munitions de la Corée du Nord. Étant donné que la consommation de la Russie est estimée à environ 10 000 unités par jour, son stock actuel pourrait potentiellement lui permettre de tenir un peu plus d’un mois.

Les implications plus larges suggèrent que la Corée du Nord pourrait être un fournisseur continu d’obus d’artillerie à la Russie. La nature et les conditions de cette alliance restent ambiguës. La perspective d’un partenariat à long terme, avec d’éventuelles livraisons futures, tire la sonnette d’alarme.

Un grand stock d’obus d’artillerie

Une révélation alarmante des services de renseignement estoniens suggère que la Fédération de Russie est actuellement en possession de 4 millions d’obus d’artillerie, un nombre suffisant pour soutenir un conflit de faible intensité pendant une année entière. Cette découverte nécessite un examen approfondi de son impact sur l’équilibre apparent des ressources militaires dans le contexte régional.

L’analyste du renseignement en source ouverte [OSINT] @HerrDr8 a récemment partagé des données indiquant une réduction significative des dépenses quotidiennes en obus d’artillerie par les forces russes. Selon l’analyse, le taux d’utilisation a plongé à un niveau historiquement bas depuis février 2022, avoisinant les 7 000 obus par jour. À ce rythme de consommation, sans projection d’approvisionnement futur, les réserves de munitions existantes de la Russie seraient épuisées dans un délai estimé à 19 mois. Les réserves pourraient être maintenues jusqu’à 13 mois si l’utilisation quotidienne atteignait 10 000 cartouches.

Néanmoins, il serait hâtif de supposer, sur la base de ce calendrier estimatif, que la Russie sera à court de munitions d’ici un an. Ce calcul ne tient pas compte des approvisionnements futurs potentiels et de la capacité de la Russie à produire des munitions sur son territoire.

Augmentation de la production

En septembre, les médias occidentaux ont fait état d’un calendrier non déclaré de la Fédération de Russie visant à porter sa production annuelle de munitions d’artillerie à 2 millions d’unités. À l’heure actuelle, la Russie peut fabriquer entre 1 et 1,5 million d’obus d’artillerie par an, soit 83 000 à 125 000 obus par mois.

En comparaison, le principal fournisseur d’obus d’artillerie de l’Ukraine, les États-Unis, a un taux de production mensuel de 28 000 unités de 155 millimètres, pour passer à 100 000 unités par mois, soit 1,2 million d’unités par an, d’ici l’année 2026. Dans une déclaration récente, la France a annoncé son intention de tripler ses exportations de munitions vers l’Ukraine. L’augmentation significative de 1 000 unités en janvier 2023 à 3 000 en janvier 2024 souligne l’engagement de la France dans cet effort.

Le chef du GUR MOU, Budanov, a attiré l’attention sur la tendance inquiétante des taux de consommation de munitions dépassant les taux de production. Cette situation met en évidence l’évolution de la dynamique de l’approvisionnement mondial en munitions, ce qui pourrait avoir des conséquences considérables sur les relations internationales et les scénarios de conflit.

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