Naval Group accuse son concurrent ThyssenKrupp de divulguer sa technologie sous-marine
Le constructeur naval français Naval Group a formellement accusé le groupe allemand ThyssenKrupp de vendre illégalement des technologies sensibles destinées aux sous-marins. Cette accusation intervient dans un contexte de forte rivalité entre les deux acteurs majeurs de l’industrie navale militaire européenne.
Naval Group reproche à ThyssenKrupp d’avoir transféré à des tiers des informations confidentielles relatives à ses systèmes de propulsion et à ses capacités furtives, éléments essentiels dans le domaine des sous-marins d’attaque. Ces technologies jouent un rôle crucial dans la supériorité stratégique et opérationnelle des sous-marins modernes.
Ce différend s’inscrit au cœur d’une compétition intense sur le marché mondial des équipements navals où les innovations technologiques et la maîtrise des données sensibles conditionnent souvent les succès commerciaux et militaires. Les deux groupes se disputent notamment des contrats en Asie et en Océanie, régions stratégiques pour la construction et la modernisation des forces sous-marines.
Les enjeux de cette bataille judiciaire et commerciale dépassent le simple cadre économique, car ils concernent la souveraineté technologique et la sécurité des États. Le sous-marin est en effet un élément central des capacités de dissuasion et du renseignement, par sa furtivité et son autonomie.
Sans dévoiler les détails des preuves avancées, Naval Group a indiqué engager toutes les procédures nécessaires pour défendre son savoir-faire technique, qui représente des décennies d’innovation et d’expertise dans la propulsion électrique et les matériaux composites utilisés en milieu sous-marin.
Ce conflit met en lumière les difficultés croissantes rencontrées par les industriels européens pour protéger leurs technologies stratégiques face à une concurrence internationale exacerbée, ainsi que les risques liés à la coopération et aux transferts technologiques dans un secteur hautement sensible.