Le programme indien de chasseur embarqué de 5e génération TEDBF connaît des difficultés croissantes, poussant la Marine indienne à envisager des alternatives étrangères pour moderniser sa flotte aéronavale. Face aux retards et aux défis techniques du projet national, New Delhi s’intéresse désormais de près à des plateformes étrangères capables de répondre aux exigences stratégiques et opérationnelles de l’armée navale.
Le programme TEDBF (Twin Engine Deck Based Fighter), destiné à développer un chasseur embarqué double moteur de 5e génération, ambitieux et conçu spécifiquement pour opérer depuis les porte-avions indiens, peine à avancer. Développé par le bureau d’études ADA (Aeronautical Development Agency) en collaboration avec HAL (Hindustan Aeronautics Limited), il vise à succéder à la flotte actuelle de MiG-29K et à renforcer la capacité de la Marine indienne à projeter la puissance aérienne maritime.
Retards persistants et défis techniques
Depuis son lancement, le programme TEDBF accumule les retards, notamment en raison des complexités techniques associées à la conception d’un avion embarqué de dernière génération. La nécessité d’intégrer des technologies avancées, comme la furtivité, un radar AESA (Active Electronically Scanned Array) de pointe, ainsi qu’une compatibilité optimale avec les catapultes et les systèmes d’appontage des porte-avions, complique le développement.
Plusieurs sources officielles indiquent que le calendrier initial, qui prévoyait un premier vol d’ici 2025, pourrait être repoussé de plusieurs années. Par ailleurs, les coûts du programme ont tendance à s’envoler, mettant sous pression le budget de défense indien.
Recherche d’alternatives étrangères
Face à cette situation, la Marine indienne étudierait désormais des options sur le marché international afin d’acquérir rapidement un chasseur embarqué de 5e génération opérationnel. Parmi les candidats probables figureraient le F-35C Lightning II américain, spécifiquement conçu pour les opérations aéronavales, ainsi que des plateformes russes ou européennes en développement.
L’intérêt porté au F-35C reflète la volonté de New Delhi d’accéder à une technologie éprouvée, dotée d’un riche écosystème d’appui et d’un potentiel d’intégration avec les systèmes de défense partenaires. Toutefois, les questions de souveraineté technologique, de coûts et de conditions politiques demeurent des freins majeurs pour une acquisition.
Enjeux stratégiques et futurs défis
La modernisation de la composante aéronavale est cruciale pour la projection de la puissance maritime indienne, en particulier face à la montée en puissance navale de la Chine dans l’océan Indien. Disposer d’un chasseur embarqué moderne, capable de supériorité aérienne, de frappes de précision et de missions multirôles, reste une priorité stratégique.
Le report potentiel du programme TEDBF pourrait ralentir la montée en puissance de la marine indienne, laissant un vide technologique que seule une acquisition étrangère pourrait combler.
Quoi qu’il en soit, New Delhi doit désormais arbitrer entre le maintien d’un programme national ambitieux mais risqué, et la recherche de solutions pragmatiques permettant de préserver sa supériorité aéronavale à moyen terme.