Face à la menace croissante des drones armés déployés par les Houthis, la Marine a dû adapter ses tactiques de défense. Initialement conçue pour intercepter des menaces à distance grâce à ses missiles, elle a rapidement constaté que ces appareils ennemis, opérant à très courte portée, imposaient un changement d’approche : le recours aux canons naval à tir rapide.
Les drones houthis, souvent lancés depuis le Yémen, se présentent comme une menace singulièrement difficile à neutraliser. Leur faible taille, leur vitesse rapprochée et leur capacité à voler à basse altitude réduisent l’efficacité des systèmes de missiles guidés, conçus pour des cibles plus lointaines ou aériennes classiques. Par conséquent, la Marine a dû renforcer la capacité de ses bâtiments à réagir rapidement à courte distance.
L’apprentissage du combat rapproché par les Marines
La transition stratégique s’est traduite par une remise en lumière des canons à tir rapide, capables d’engager des cibles à quelques centaines de mètres. Ces armes, incluant notamment les systèmes de 20 mm à 40 mm, représentent une réponse directe aux attaques de drones de proximité.
« Nous devions passer d’une logique de défense par missiles à une défense par tirs directs, plus adaptée à la nature de la menace », explique un officier en charge de la lutte anti-drone. La manœuvre demande à la fois une mise à jour des procédures d’engagement et un entraînement renforcé des équipages, afin d’optimiser le tir face à ces menaces rapides et souvent imprévisibles.
Une mutation tactique imposée par la réalité du terrain
L’expérience opérationnelle a imposé cette évolution. Plusieurs bâtiments de la Marine engagés dans le Golfe d’Aden ou la mer Rouge ont été confrontés à des attaques répétées où l’utilisation exclusive des missiles s’est révélée inefficace. Les distances extrêmement courtes, souvent inférieures à 2 kilomètres, associées à la vulnérabilité des drones face à une suppression rapide par arme à feu, ont poussé à ce réalignement tactique.
Par ailleurs, la polyvalence des systèmes de canons modernes permet désormais non seulement d’abattre les drones, mais aussi d’assurer la défense contre d’autres menaces asymétriques, telles que les engins explosifs flottants ou les petites embarcations rapides.
Une réponse technologique et humaine face à un défi asymétrique
Au-delà de la mise en œuvre d’armements adaptés, la maîtrise du combat contre les drones houthis repose sur une combinaison de technologies de détection avancée et de procédures rigoureuses. Les radars et systèmes optiques ont été optimisés pour détecter et suivre ces petits appareils, tandis que la coordination au sein des équipes de combat a été renforcée afin d’assurer une neutralisation rapide.
Cette adaptation illustre la capacité des forces navales à évoluer face à des menaces non conventionnelles, où l’agilité tactique et la compréhension des capacités ennemies sont déterminantes. La leçon tirée par la Marine souligne l’importance d’intégrer différentes couches de défense, associant missiles et canons, pour faire face à un environnement maritime complexe et imprévisible.