Un think tank pakistanais met en garde : l’accord USA-Inde sur les SMR pourrait renforcer le programme nucléaire sous-marin indien

Un think tank pakistanais alerte sur les implications stratégiques de l’accord conclu entre les États-Unis et l’Inde concernant le développement de petits réacteurs modulaires (SMR). Selon cette analyse, cet accord pourrait indirectement renforcer le programme nucléaire sous-marin indien, modifiant ainsi l’équilibre militaire dans la région.

Ce partenariat bilatéral vise officiellement à promouvoir la coopération dans le domaine civil de l’énergie nucléaire en développant des SMR, des réacteurs compacts et modulaires destinés à fournir une énergie propre et fiable. Cependant, le Centre for International Strategic Studies (CISS) basé à Islamabad souligne que cette collaboration technologique pourrait avoir des retombées militaires sensibles.

Le think tank pakistanais explique que les technologies liées aux SMR sont étroitement liées aux capacités nucléaires avancées, notamment pour les sous-marins à propulsion nucléaire. L’accélération du développement des réacteurs compacts pourrait ainsi faciliter la production de combustible et d’éléments techniques indispensables au maintien et à l’amélioration des sous-marins lanceurs d’engins (SNLE) indiens.

Cette évolution intervient dans un contexte de compétition stratégique intense dans l’océan Indien, où l’Inde cherche à renforcer son arsenal nucléaire naval afin d’assurer une dissuasion crédible face aux défis régionaux. Le Pakistan, qui dispose lui aussi d’une force nucléaire, voit d’un œil préoccupé cette coopération technologique qui pourrait accroître la portée et la résilience des capacités indiennes en mer.

Le CISS insiste également sur le fait que cet accord s’inscrit dans une dynamique plus large d’expansion du programme nucléaire indien, où la frontière entre usages civils et militaires est souvent floue. Le transfert de technologie américaine et l’accès à des innovations éprouvées dans le domaine des SMR renforceraient la flexibilité et l’autonomie de New Delhi dans le développement de sa triade nucléaire.

En conclusion, ce partenariat technologique exhorte à une vigilance accrue sur les conséquences stratégiques des coopérations nucléaires, notamment dans les zones sensibles où la prolifération et la montée en puissance militaires peuvent déstabiliser la région. Le Pakistan appelle à un dialogue régional renforcé afin de prévenir toute course aux armements susceptible d’aggraver les tensions.