Airbus vise le contrat russe de l’armée indienne alors que l’achat du Kamov Ka-226 bloque

Airbus se positionne pour répondre aux attentes de l’armée indienne dans le contexte d’un blocage persistant autour de l’acquisition du Kamov Ka-226 russe. Le groupe européen espère tirer parti des contretemps liés au programme d’hélicoptères légers pour renforcer sa présence au sein des forces aériennes indiennes.

Depuis plusieurs années, l’Inde cherche à moderniser sa flotte d’hélicoptères légers et polyvalents. Le Kamov Ka-226, hélicoptère russe à rotors coaxiaux, avait initialement été sélectionné comme candidat favori pour ce programme, grâce à une coopération industrielle sino-indienne facilitant une production locale. Cependant, des désaccords persistants entre les parties, notamment sur les questions de transfert de technologie et de conditions commerciales, ont ralenti, voire bloqué, l’avancement du contrat.

Face à cette impasse, Airbus Helicopters a intensifié ses efforts pour capter l’attention de l’armée indienne en proposant le H135 (anciennement connu sous le nom de EC135), un hélicoptère léger reconnu pour sa fiabilité et sa polyvalence. Outre ses qualités opérationnelles, Airbus met en avant ses capacités à assurer un fort taux d’intégration locale dans le cadre de la stratégie indienne d’« Atmanirbhar Bharat » (autosuffisance nationale).

Ce revirement représente une opportunité stratégique importante pour Airbus, qui cherche à accroître sa part de marché en Inde, un pays au budget de défense croissant et aux ambitions militaires affirmées. L’armée indienne, confrontée à des besoins urgents en matière de mobilité tactique, d’évacuation sanitaire et d’opérations spéciales, pourrait ainsi bénéficier d’une alternative européenne solide pour ses hélicoptères légers.

En outre, Airbus insiste sur l’accompagnement complet proposé, incluant la formation des équipages, la maintenance, et le soutien logistique sur place, éléments cruciaux pour la réussite de ce type de programmes. Cette démarche s’inscrit dans une tendance plus large où l’Inde privilégie désormais des partenariats industriels qui garantissent un transfert de savoir-faire et des opportunités pour ses propres chaînes de production.

Le choix final de l’armée indienne dépendra cependant de plusieurs facteurs, tels que la compétitivité financière, la rapidité de livraison, et la capacité des fournisseurs à s’aligner sur les exigences de défense nationale. Pour l’instant, la bataille entre Airbus et l’offre russe reste ouverte, illustrant les enjeux géopolitiques et industriels croisés au cœur des marchés d’armement contemporains.