Erreur stratégique du Pakistan : privilégier les chasseurs furtifs au détriment de la défense antimissile, selon un ex-responsable du Pentagone

Le Pakistan commet une erreur stratégique en privilégiant l’acquisition de chasseurs furtifs au détriment du renforcement de ses capacités de défense antimissile, estime un ancien haut responsable du Pentagone. Cette analyse met en lumière les défis auxquels Islamabad est confronté face aux menaces régionales, notamment celles provenant de son voisin et rival, l’Inde.

Selon l’ex-responsable américain, le choix du Pakistan d’investir massivement dans des avions de chasse de dernière génération ne correspond pas à une approche équilibrée de la défense nationale. « Les défis contemporains dans la région demandent une priorité à la protection contre les missiles balistiques et de croisière, plutôt qu’à la simple supériorité aérienne tactique », a-t-il déclaré.

Le Pakistan dispose déjà d’une flotte importante de chasseurs, dont plusieurs modèles reçus dans le cadre d’alliances militaires. Toutefois, les experts soulignent que l’arsenal antimissile du pays reste limité face aux capacités croissantes de l’Inde, qui s’est engagée dans des programmes avancés de défense antimissile, intégrant notamment des systèmes anti-balistiques comme le Prithvi Air Defence (PAD) et l’Advanced Air Defence (AAD).

Cette disparité présente un risque stratégique considérable. D’une part, la technologie furtive permet aux chasseurs d’éviter la détection radar et d’effectuer des frappes précises, mais ne protège pas contre une saturation de missiles ou des attaques massives de missiles balistiques tactiques. D’autre part, une défense antimissile robuste peut intercepter et neutraliser des salves de missiles, offrant ainsi une protection cruciale pour les infrastructures clés et les centres de commandement.

En outre, l’expert souligne que dans un contexte de tensions permanentes entre Islamabad et New Delhi, la priorité devrait être donnée à une défense intégrée, combinant chasseurs, radars avancés, systèmes de guerre électronique et défenses antimissiles. Une telle approche garantirait une meilleure capacité de dissuasion et de résilience face à une menace multidimensionnelle.

Pour le Pakistan, le défi réside donc dans la réévaluation de sa stratégie militaire afin de mieux allouer ses ressources limitées. En insufflant davantage d’investissements dans la défense antimissile, Islamabad pourrait réduire sa vulnérabilité aux attaques provenant du ciel et renforcer sa posture de sécurité régionale.